La colère de Issa Kaou Djim contre les autorités de la transition suite à la démolition : des constructions dites illicites sur la zone aéroportuaire « Cette façon sauvage d’agir n’est pas responsable… »

0
50
Issa Kaou Djime, le coordinateur de la Coordination des mouvements de soutien à Mahmoud Dicko (CMAS)
Issa Kaou Djime, le coordinateur de la Coordination des mouvements de soutien à Mahmoud Dicko (CMAS)

« Nous, on ne soutient pas la transition pour qu’un ministre vienne détruire ce que le peuple a construit… ». Ces propos sont de Issa Kaou Djim suite au démarrage, par le ministère des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, de démolition des constructions illicites se trouvant sur la « zone dite prioritaire » de la zone aéroportuaire du Mali. Sans mettre en cause les autres autorités de la transition, notamment le Premier ministre et le Président sans l’autorisation desquels cette démolition serait impossible, le bouillant coordinateur de la CMAS s’attaque au maillon faible, le ministre Dionké Diarra. Une plainte est même annoncée contre ce dernier.

Eh oui. La difficile décision que les autorités précédentes n’ont pas pu pendre pour ne pas vexer certains, a été enfin prise par les autorités de la transition qui n’ont, apparemment, pas d’agenda politique. La démolition longtemps annoncée des constructions dites illicites sur la zone aéroportuaire devient une réalité. Les travaux ont débuté hier, jeudi 14 janvier 2021, en présence du ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme, Dionké Diarra et celui de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Modibo Koné.

La frustration de Issa Kaou Djim

Si certains propriétaires de maisons démolies n’ont eu que leurs yeux pour verser des larmes, ce n’est pas le cas de Issa Kaou Djim, coordinateur de la CMAS et membre du CNT. Sur le lieu, face aux vidéo men, il s’est attaqué au ministre de la tutelle. Les raisons : l’absence de la sommation avant la démolition. Selon lui, le minimum que le gouvernement devrait faire , c’est d’informer les occupants des lieux en avance,  pour qu’ils prennent des dispositions. Ce qui n’a pas, à ses dires, été fait.

Le bouillant coordinateur de la CMAS compte aller loin dans ce combat. Il a invité toutes les victimes à se retrouver au sein d’un collectif afin de porter plainte contre le ministre de la tutelle. «Je demande à tous à toutes de ne pas faire de violence. Je leur demande de s’organiser et de faire un collectif afin d’attaquer le ministre de la république devant les juridictions », a-t-il laissé entendre. Il n’en décolère pas et ajoute :« moi, j’inviterai toute la population de recenser les démolitions, de porter plainte contre ce ministre de la République ». A l’en croire, un huissier de justice fera le constat et un pôle d’avocats sera mis en place pour attaquer  le ministre Dionké Diarra devant les tribunaux.  «Nous, nous défendons les populations. On ne défend pas un ministre de la République. S’il est ministre, ce n’est pas son rôle de venir casser les maisons des gens comme ça », s’est-il  plaint avant d’indiquer qu’il n’est pas contre la démolition mais la manière.

Début de divorce avec les autorités transitoires ?

Celui qui se fait passer pour le dirigeant d’un mouvement soutenant la transition est très remonté contre un membre du gouvernement. Indirectement, il a lancé les pierres dans le jardin des autorités transitoires. « Nous on ne soutient pas la transition pour qu’un ministre vienne  détruire ce que le peuple a construit. Dans un pays où il n’y a pas de sécurité, d’éducation, d’eau, d’aliénation…est ce que venir démolir les maisons est la solution ? », a déclaré le membre du CNT. Une autre flèche est jetée à l’endroit des autorités de la transition : « nous pensons que la transition est venue pour essuyerles larmes des populations, d’instaurer la justice … ». Plus loin, Issa Kaou Djim menace d’appeler les populations à se mobiliser pour dire « non » à la démolition en cours.

Visiblement très en colère,  il adresse des propos peu courtois envers les autorités de la transitions, celles-là qui ont ordonné la démolition. « Cette façon sauvage d’agir n’est pas responsable… », a-t-il laissé entendre.

Il va loin en accusant  les autorités en place de vouloir, à travers cette démolition, « exproprier les pauvres de leurs de lieux pour en donner à des riches. C’est ça la finalité », a-t-il martelé avant d’ajouter : « nous nous désolidarisons de cet acte ».

La malhonnêteté intellectuelle de Issa Kaou Djim

A travers cette sortie, Issa Kaou Djim montre, une fois de plus son vrai visage d’un révolutionnaire pour la défense de son intérêt sordide. S’il est vrai que les occupants des maisons démolies n’ont pas été alertées, c’est une faute grave de la part des autorités. Mais le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme, et de l’Habitat contre qui, sa flèche est fixée, peut-il prendre de telle grande décision sans le Président et le premier ministre de la transition ? Impossible.  Et pourquoi Issa Kaou Djim les oublie volontiers dans sa sortie ?

S’il s’agit du respect de la loi, pourquoi le puissant coordinateur de la CMAS n’a pas condamné les arrestations extrajudiciaires ? N’est-ce pas lui qui a demandé à ce que Bah N’daw prenne un décret pour interdire les mouvements de grève ? Les travailleurs grévistes ne sont-ils pas maliens comme les victimes de cette démolition ? Si sa maison ne faisait pas partie de la zone à démolir, allait-il sortir pour dénoncer cette action du gouvernement ? Lui seul a la réponse.

En tout cas, cette sortie de Issa Kaou Djim ne montre pas un bon signe entre lui et les nouveaux gouvernants

Boureima Guindo

Source : Le Pays

Laisser votre commentaire