La Mission d’évaluation de la CÉDÉAO des progrès de notre Transition inqualifiable conduite par l’ancien président de la République fédérale du Nigéria, Goodluck Ébélé Jonathan a bouclé hier son premier tour de table avec les acteurs militaro-politico-religieux et les leaders non encartés de notre pays.
Au-delà de la rhétorique coutumière des instances régionales et internationales, le malaise est saisissant. L’embarras des uns, la tourmente des autres, la confusion du moment et l’absence de lisibilité de l’horizon immédiat devraient inquiéter. On peut désormais clairement acter qu’entre les vrais tombeurs du Président IBK et de son régime (les putschistes aux commandes de l’État) et leurs alliés naturels et logiques de ‘’partenaires stratégiques’’ (les faux héros et les vrais hérauts du Boulevard de l’indépendance) le temps de la lune de miel est bien loin. Que les derniers s’égosillent et dénoncent la mise en place d’une autocratie rampante apparaît bien pour la majorité d’hier, en tout cas celle silencieuse des Maliens, une suprême galéjade si ce n’est une injure inacceptable.
Comment des politiques visionnaires, de respectables hommes d’État et des cadres d’avenir ont pu croire qu’il suffisait de battre des tam-tams et de crier avec des vuvuzelas sur la Place de l’Indépendance, de s’agiter sur les réseaux sociaux, tous les jours «Malienw, Malienw… » pour s’approprier le pouvoir comme un héritage… !
En rejetant tout compromis politique avec leur adversaire politique, qu’ils voulaient à n’importe quel prix voir partir, les contestataires du régime du Président IBK avaient pris le pari d’une aventure politique incertaine. En pensant que l’Armée allait leur rétrocéder le pouvoir comme à la fin d’une régence réglée par l’orfèvre, le M5-RFP et tous les politiques embusqués, ceux du camp d’IBK qui avaient tourné casaque et les éternels voltigeurs, auront fait preuve d’une suprême et affligeante naïveté dont ils payeront ici et à jamais la facture. Parce que l’aventure politique dont ils sont les seuls responsables ne fait que commencer…
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin