Le leadership politique du Mali sera-t-il confié, dans les prochains mois, à un indépendant ou à une nouvelle génération de dirigeants, comme le laissent croire certains analystes ?
Pour plusieurs observateurs avertis de la scène sociopolitique nationale, les prochaines élections générales doivent consacrer une certaine rupture dans la gouvernance politique du Mali. Si ce n’est pas le cas, le coup d’Etat du 18 août 2020 n’aura servi à rien.
En effet, le discours récurrent de ces derniers mois au Mali fait état de l’échec de la classe politique dans la gestion du pays. Et certains vont jusqu’à fustiger un « échec cuisant » des acteurs du mouvement démocratique. Et ils justifient cette position par le fait qu’après la révolution de mars 1992, le Mali a enregistré deux coups d’Etat en seulement 8 ans. « C’est la preuve que la marche démocratique du pays est totalement insatisfaisante », fulminent-ils.
Pour une majorité de Maliens, les prochaines élections devraient hisser à la tête du pays une nouvelle race de leaders. Mais d’où peuvent-ils provenir si ce n’est du microcosme politique ? Le Mali doit-il renouer avec l’expérience d’un « indépendant » au palais de Koulouba, comme le fut ATT élu en 2002 ? Certains croient à cette hypothèse et n’hésitent pas à échafauder des plans comme ceux conduisant à l’élection d’une personnalité.
Mais, la question qui se pose, est de savoir si la classe politique est disposée à accepter l’éventualité d’une génération spontanée au-devant de la scène dirigeante du pays. Comment des acteurs majeurs comme les ex-Premiers ministres Soumeylou Boubèye Maïga, Modibo Sidibé, Moussa Mara, des leaders comme Tiéman Hubert Coulibaly, Housseini AmionGuindo dit Poulo pourront-ils se laisser devancer, dans la compétition électorale, par une personnalité sans aucun parcours politique antérieur ? Cette hypothèse est-elle plausible de voir émerger un nouveau venu dans la politique à la présidentielle 2022 ? Rien n’est à écarter, tant la classe politique est disparate et hétérogène. Et il n’est pas exclu que des cadres puissent par, appât du gain et par pur opportunisme, s’aligner derrière, le dernier venu, surtout s’il dispose d’un pouvoir financier important.
En clair, il est fort possible que dans les prochaines semaines, ces jeunes aux dents longues puissent lancer la mise en place d’un mouvement politico-associatif, débaucher des cadres de divers partis politiques et aller à la conquête du palais présidentiel de Koulouba.
Va-t-on alors vers un bras de fer entre certains ténors politiques et cette nouvelle génération d’aspirants à diriger le Mali ? Quel rôle joueront les autorités de la Transition dans cette éventuelle configuration ? Tout cela augure-t-il de compétitions électorales apaisées susceptibles de remettre le pays sur le bon pied ? Wait and see !
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net