Kemi Seba : « On ne peut changer un colon pour prendre un autre…»

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Kemi Seba sur le remplacement de la France par la Russie au Mali
Kemi Seba sur le remplacement de la France par la Russie au Mali

Le panafricaniste polémiste Kemi Seba est resté, sur les antennes de Africable, ferme sur sa ferme volonté du départ des troupes françaises du Mali. Contrairement à la quasi-majorité des mouvements anti-politiques français maliens qui souhaitent que le Mali noue un partenariat avec la Russie en lieu et place de la France, le franco-béninois s’inscrit dans la logique de la vraie indépendance, de l’Afrique.

Le frano-bénenois Kémi Seba est au Mali depuis quelques jours dans le cadre de la manifestation prévue demain, 20 janvier 2021, pour réclamer le départ des troupes françaises du Mali. Et oui, celui-là qui se dit digne descendant de Modibo Keita se dit engagé pour le départ des troupes françaises du Mali, de l’Afrique en général.

En l’écoutant, Kemi Seba semble être objectif dans son combat. Il dit ne  pas raciste, il dit être contre que certains réjouissent du malheur des soldats français. « Il y a des choses avec lesquelles je peux ne pas être d’accord. Par exemple, certains se réjouissent de la mort des certains militaires, je pense que toute vie humaine a son importance. Il y a des personnes de l’armée française qui ne comprennent rien des enjeux.On leur a dit que c’est pour la sécurité du monde et ils y croient. Moi je dissocie le bat peuple de l’élite », a entonné le panafricaniste très critique envers les différents africains qui entretiennent de bons rapports avec les dirigeants français.

Kemi Séba dit ne pas comprendre les raisons de l’opposition de la France à la décision des autorités maliennes de dialoguer avec les djihadistes maliens. « Les autorités maliennes ont demandé le dialogue avec les rebelles, pourquoi l’armée française refuse-t-elle  ? », se demande-t-il avant d’ajouter que le dialogue est la solution. Le panafricaniste maintien sa position sur le départ des troupes françaises du Mali. « Je vais être très clair, j’étais l’un des premiers à demander le départ de la France, et je persiste sur cette démarche. Il faut qu’ils (les français) partent », dit-il. Selon lui, la France doit partir pour permettre à l’Afrique de se débrouiller, elle-même.  Mais le panafricaniste dit ne pas être raciste. « Mais cela ne signifie pas que  nous sommes des racistes, des  anti-français, ou racistes anti-blancs comme les médias dominants occidentaux le disent.Nous disons simplement que chaque peuple à le droit de décider de sa propre destinée », a insisté Kémi Seba. Le combat pour le départ de la France est, selon lui, légitime.

« La population malienne qui demande le départ de la France est souveraine. Je pense qu’il faut qu’ils partent, mais il peut y avoir une temporalité particulière », laisse-t-il entendre. Au même moment, il demande à ce que l’armée malienne soit capable de gérer, au-delà des émotions, la crise actuelle après le départ des forces françaises.

Ne pas changer un colon pour prendre un autre

Au Mali, la plupart des jeunes acteurs des mouvements anti-français voient la Russie comme la solution à la crise malienne. Lors de certaines manifestations, la France était vomie et la Russie applaudie.  Cette thèse n’est pas beaucoup soutenue par le panafricaniste Kemi Seba. « Certains parlent, notamment de changer de partenaires rapidement. On ne peut changer un colon pour prendre un autre », a-t-il laissé entendre.

Par contre, il trouve qu’on changer « un partenaire temporairement pour dire qu’on préfère celui-ci plutôt que l’autre ». Même s’il trouve qu’il faut une alternance en ce qui concerne le partenariat, Kemi Seba préfère l’indépendance de l’Afrique. « Si on change, ce que pense nécessaire, il ne faut pas que la Russie s’inscrive dans le temps, parce que je peux vous assurer qu’en Russie, il y a de la bonne géo politique, mais vis-à-vis des noirs les choses ne sont pas si simples », a-t-il déclaré.

Il faut rappeler que la manifestation pour le départ de la France est prévue pour demain.

Boureima Guindo

Ibrahim Djitteye

Source : Le Pays

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