Pour une rentrée scolaire et universitaire plus sécurisée en cette période de crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, les deux ministères en charge de l’instruction au Mali ont annoncé une crinière de mesures. Le 25 janvier prochain, les élèves et étudiants maliens pourront ainsi reprendre le chemin de l’école pour une nouvelle année scolaire et universitaire.
« Mieux vaut fuir et sauver sa tête que de la perdre en héros. » Ce proverbe sied bien aux décisions prises par les autorités politiques maliennes en charge de l’instruction. Après le report de la date des rentrées scolaires et universitaires, le 4 janvier dernier pour raison de coronavirus, elles reviennent ragaillardies. Comme l’on dit généralement, la fuite ne saurait être un signe de faiblesse que lorsque l’on fuit sans ne jamais se retourner. Le gouvernement malien a prouvé à ses détracteurs que le report de la date des rentrées était juste un moyen pour eux de mieux assurer la sécurité des élèves et étudiants maliens à travers une crinière de mesures supportables.
La « covid-19 reste une réalité très préoccupante »
« La rentrée scolaire 2020-2021 aura lieu sur toute l’étendue du territoire national le 25 janvier 2021 », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale, Pr Doulaye Konaté, dans une correspondance adressée aux directeurs d’académie d’enseignement, le 18 janvier 2020.
Loin de sous-estimer l’ampleur de la maladie à coronavirus dans le pays à travers cette rentrée scolaire dans un contexte où la « covid-19 reste une réalité très préoccupante dans notre pays », le ministre Konaté invite à veiller au respect des mesures-barrières pour la santé des élèves et des enseignants, qui sont les moteurs clés de toute structure éducative.
Dans un pays où la croyance en la réalité de la maladie fait défaut, quoi de plus normal que de consacrer la première semaine de la rentrée scolaire à un cours de 20 minutes, par niveau d’enseignement, sur cette pandémie qui frappe de plein fouet le Mali.
Des comités de veille
Ce n’est pas tout, « le Mali n’étant pas un empire dans un empire », les directeurs d’académie ainsi que les responsables d’administration scolaire sont engagés à mettre en place dans chaque école un comité de veille. « Ce comité de veille aura pour tâche de veiller au respect des mesures barrières dans les écoles », indique-t-on dans la correspondance du ministre Konaté. Le comité de gestion scolaire (CGS), le directeur d’école et les enseignants constitueront les cinq membres de ce comité.
Ces membres ne pouvant pas avoir à l’œil chaque élève dans les salles de classe, ils seront épaulés par un comité de veille de la classe, composé également de cinq membres. Ces deux comités « travailleront ensemble et s’aideront mutuellement à faire respecter les mesures barrières au niveau de l’école ou de l’établissement » tout en veillant aux spécificités de chaque école. Le gouvernement a rassuré de sa disponibilité à apporter les appuis nécessaires pour la mise en application de ces mesures.
Apprendre à vivre avec la pandémie
Au niveau de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre Amadou Kéïta invite également au respect des mesures barrières. Des dispositifs de lavage des mains ainsi que des masques seront mis à la disposition des étudiants et de leurs professeurs. Lors de sa rencontre avec les Institutions d’enseignement supérieur (IES) sur la reprise des cours pour le 25 janvier 2021, plusieurs initiatives avaient été annoncées.
Le ministre de l’Éducation nationale a invité également à un dialogue permanent avec les syndicats d’enseignants et les partenaires de l’école malienne afin de mettre en œuvre des mesures correctives aux « lacunes cumulées dans le processus d’enseignement/apprentissage, durant l’année scolaire écoulée ».
Puisque le Mali ne saurait continuer à fuir permanemment le coronavirus en laissant les écoles fermées et ajouter ainsi un mal aux maux existant, ces mesures sont importantes pour la rentrée des classes. Parce que le monde devra apprendre à vivre avec cette pandémie qui semble ne pas être prête à se laisser vaincre.
F. Togola
Source : Le Pays