Élections 2019 : l’opposition rejette les nouvelles dates fixées par les autorités

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bureau de vote
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De nouvelles dates fixées pour les prochaines échéances électorales au Mali. Les législatives pour le mois de Mai prochain. Les Sénatoriales (élections des sénateurs) en Juillet. Et les communales en Novembre 2019.

Ces dates furent fixées vendredi dernier lors de la 2ème rencontre du Comité de Pilotage du Projet d’Appui au Cycle Électoral (PACE) par le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. Un Référendum est prévu pour Mars 2019 pour valider ou pas la création d’un sénat. L’opposition qualifie cette annonce « d’un non-événement ».

Selon le secrétaire générale du ministère de l’administration territoriale, après l’élection présidentielle, le gouvernement doit s’orienter vers d’autres objectifs. Il s’agit notamment des réformes politiques, institutionnelles et administratives. Selon certains leaders du front pour la sauvegarde de la démocratie FSD, ces dates sont des « effets d’annonces ».

Cette coalition de l’opposition a à sa tête Soumaïla Cissé. Pour elle, seul le conseil des ministres peut fixer les échéances électorales et convoquer le collège électoral. Ce qui ne fut pas le cas estime le FSD. « Comment voulez-vous parler d’élection sénatoriale alors qu’il n’y a pas de sénat ». Affirme l’ex-directeur de campagne de Soumaila Cissé. Avant d’ajouter que « ces annonces sont des propos à l’en-porte-pièce pour distraire les maliens ». Pour Tiébilé Dramé, « le gouvernement doit d’abord s’engager dans un dialogue politique avec les forces politiques du pays. Au lieu de s’amuser avec le Mali et les maliens ».

Améliorer la gouvernance

Quant à la deuxième branche de l’opposition, la coalition des forces patriotiques (COFOP) de Moussa Mara, Oumar Mariko et Housseïni Amion Guindo, les autorités doivent améliorer la gouvernance. Et lutter contre la corruption et le népotisme avant d’entamer d’autres reformes plus complexes. L’ex-général des forces armés et de sécurité Moussa Sinko Coulibaly, membre de cette coalition, estime que les autorités doivent:« d’abord essayer d’améliorer la gouvernance. Elles doivent instaurer un climat social apaisé, propice à l’entente et au dialogue social avant d’entamer toutes réformes ».

Cependant, la majorité présidentielle soutient que ces réformes sont nécessaires. Surtout celles relatives à la création du sénat. Toutefois certains leaders des partis politiques de cette coalition présidentielle dénoncent, eux aussi, le manque de concertation de la classe politique. Cela autour de ces nouvelles échéances électorales. Pour Mamedi Sidibé, député, élu à Yanfolila dans la région de Sikasso et membre de la majorité : « la bonne gouvernance demandée par tous exige aujourd’hui au Mali de mettre en place de nouvelles structures et des outils. Capables de renforcer la démocratie et le développement du pays ». Pour cet élu du Parti Rassemblement pour le Mali (RPM) : « la constitution malienne de 1992 n’est plus adaptée aux réalités du pays et ces nouvelles reformes institutionnelles et politiques proposées par le gouvernement créeront non seulement de nouvelles richesses mais aussi rétabliront la paix et la sécurité ».

Cette vision partagée sous certaines réserves par de nombreux observateurs. Ceux-ci soutiennent la nécessité de réviser la constitution et de mettre en place une chambre sénatoriale. Cela dans l’intérêt de la bonne gouvernance et de la décentralisation territoriale. Toutefois ces experts estiment aussi que le calendrier proposé par le ministère de l’administration territoriale est difficilement respectable.

Source : Studio Tamani

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