Les bulldozers engagés dans l’opération de démolition de la zone aéroportuaire de Bamako sont à l’arrêt, après quelques jours de travaux. Dans ce contexte, les habitants de la zone concernée, victimes et menacés de démolition, se sont réunis lors d’un meeting, ce samedi 30 janvier, sur la place publique de Sirakoro, près du marché.
« Il se passe quelque chose d’historique », a introduit Salif Traoré, Chef du Village Sirakoro. « Le village de Sirakoro existe depuis l’époque de la Dina. Il a survécu au royaume de Ségou, à la venue de Samory Touré et à la pénétration coloniale. C’est nous même qui sommes au pouvoir aujourd’hui, et c’est nous Maliens qui voulons détruire ce village séculaire », raconte avec un air d’inquiétude le Chef du village, assis au milieu de la foule amassée sous ce soleil de 11 heures.
Plusieurs villages menacés…
Vaste de 7149 hectares, la zone aéroportuaire de Bamako couvre les villages de : Kalancoro, Kouralé, Sirakoro, Missala, Gouana, Senou, Faladié et Niamakoro. L’opération de démolition en cours menace des habitants, jamais inquiétés auparavant. « Nous avons tenu ce meeting pour que les autorités nous disent finalement quelles sont les vraies limites de la zone aéroportuaire », a indiqué Aboubacar Sidiki Kanta, Coordinateur du Collectif des habitants de la Zone aéroportuaire.
« Nous avons envoyé une délégation du Haut Conseil Islamique chez le ministre des Domaines, pour demander des explications et obtenir l’arrêt des travaux », a indiqué le Coordinateur du Collectif qui révèle que la réponse du ministre n’a pas été commode. «Nous avons des documents officiels de l’Etat qui ont permis aux gens de construire. Certains documents datent de 1976 ». « Nous demandons que le Gouvernement mette en place une Commission, avec le Haut conseil islamique », a indiqué Aboubacar Sidiki Kanta.
La Commission ainsi instituée aura une triple mission : examiner et dire aux Maliens quelles sont les limites réelles de la zone aéroportuaire, examiner et statuer sur les documents administratifs qui attribuent ces parcelles ; enfin, la Commission, selon le Coordinateur du Collectif, va examiner la liste des personnes réellement indemnisée par l’ASECNA. « Nous avons nos documents qui montrent que seules les autorités qui détenaient des parcelles dans la zone ont été indemnisées », a conclu Aboubacar Sidiki Kanta.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb.net