Lors une marche pacifique, le jeudi dernier, la Fédération des organisations de résistance civile de Gao (FORC-G) a dévoilé ses revendications dont l’intégration immédiate des 187 éléments de la FORC-G promise par l’Etat dans le cadre du DDR ; l’ouverture d’une enquête indépendante sur les tueries perpétrées sur les jeunes manifestants à Gao, le 12 juillet 2016. La jeunesse de la cité des Askia donne un délai raisonnable aux autorités pour satisfaire ses différentes revendications.
L’insécurité grandissante dans la région de Gao est une triste réalité. Les populations de la zone assistent quotidiennement sur les axes routiers, à l’intérieur des villes et villages, à des scènes de braquages, d’assassinats ciblés, d’enlèvements de véhicules et de vols de bétail.
Face à cette insécurité qui n’en finit pas de faire des morts dans les différentes communautés, la Fédération des organisations de résistance civile de Gao (FORC-G) a organisé une marche la semaine dernière pour interpeller les plus hautes autorités de la transition à prendre des mesures draconiennes pour endiguer ce phénomène de l’insécurité afin de préserver l’unité nationale.
Dans une déclaration, la Fédération des organisations de résistance civile de Gao (FORC-G) dévoile ses nombreuses revendications. Il s’agit de la représentativité de la FORC-G dans toutes les commissions de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ; l’intégration immédiate des 187 éléments de la FORC-G promise par l’Etat dans le cadre du DDR ; l’accélération du grand DDR.
La jeunesse demande également l’ouverture d’une enquête indépendante sur les tueries perpétrées sur les jeunes manifestants à Gao, le 12 juillet 2016 ; l’élargissement des autorités intérimaires régionales aux jeunes et aux femmes des mouvements de résistance civile de Gao ; l’implication des mouvements de résistance civile de Gao dans les activités du ministère de la réconciliation nationale ; l’octroi de trois sièges au Comité de suivi de l’Accord ; le retour immédiat des services financiers de l’Etat à Gao ; l’activation des comités de veille et d’alerte.
Parmi les revendications figurent le contrôle minutieux (fouille stricte des véhicules et motos) à l’entrée des postes ; l’arrêt immédiat du rançonnement des forces de défense et de sécurité aux postes de contrôle ; la revue des tranchées autour de la ville de Gao pour mieux sécuriser ; le retrait du poste de contrôle à l’entrée du pont de Wabaria et le maintien du poste militaire ; le redéploiement des forces étrangères de la MINUSMA et Barkhane dans les zones de Bourem, Bamba, labbezanga, N’delimane, Tessit, Ouatagouna en coordination avec l’armée malienne ; la sécurisation immédiate des axes routiers et des agglomérations.
L’intégration immédiate de la jeunesse résistante de Gao aux forces armées et de sécurité avec les grades dus à leur statut et au prorata des 25 012 armes de guerre remises à l’Opération Serval et aux FAMa est aussi exigée. Cependant, la jeunesse de la cité des Askia accorde au gouvernement un délai raisonnable pour trouver une solution à ses différentes revendications. À défaut, elle menace d’agir.
Y. Doumbia
Source : Le Débat