Béchiry Diop, vice-président du GPAC, à propos de la polémique sur la loi régissant le secteur de la communication : « C’est un mauvais procès fait au GPAC…. La Loi ne limite pas le nombre d’agences à agréer »

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Béchiry Diop, vice-président du GPAC, à propos de la polémique sur la loi régissant le secteur de la communication : « C’est un mauvais procès fait au GPAC…. La Loi ne limite pas le nombre d’agences à agréer »

Avec un marché estimé à 12 milliards FCFA par an, le secteur de la publicité fait l’objet de toutes les convoitises. Une nouvelle loi fixant les conditions d’exercice dans le secteur est sujette à polémique. Pour en savoir davantage, Maliweb.net a rencontré Béchiry Diop, vice-président du Groupement professionnel des Agences de Communication (GPAC). C’est dans son bureau à l’ACI-2000, que l’ancien journaliste a répondu à nos questions.

-maliweb.net- Nous assistons à des contestations après que le ministre de tutelle ait remis, la semaine dernière, des agréments à certaines agences de communication. Qu’est-ce que c’est ces agréments ?

L’Agrément c’est le document qui donne désormais quitus à une agence de communication le droit d’exercer légalement son métier.

Un droit d’exercice dites-vous, mais le métier a été auparavant pratiqué par toutes les agences y compris celles qui ont aujourd’hui des agréments. Alors, qu’est-ce qui justifie réellement l’institution de ce droit d’exercer ?

On a constaté que c’est une vieille Loi de 1980 qui parlait de prospection publicitaire sans donner plus de précisions sur les différents métiers de la communication. Quand nous avons créé le GPAC il y a une dizaine d’années, nous avons recensé plus de 400 agences, avec parfois une existence légale douteuse. Pourque les agences de communication deviennent des entreprises à part entière, nous avons cherché un cadre légal d’exercice du métier, le GPAC a approché les autorités pour assainir le secteur. Les autorités ont vu un combat juste, ne serait-ce qu’en voyant les panneaux publicitaires anarchiquement installés le long des artères de Bamako.

Le GPAC a-t-il proposé cette loi au gouvernement ?

Le GPAC un groupement patronal. C’est une association qui n’a pas le pouvoir elle-même de faire des lois. C’est le gouvernement à travers le ministère de la Communication qui a initié un projet de loi sur le secteur de la publicité. Cette loi a été adoptée et promulguée en 2017.

Au-delà de la question d’agrément, quels changements notoires apporte la nouvelle loi ?

La Loi définit trois catégories de corps de métiers. Il y a les agences de communication, les agences-conseils et les régies publicitaires. Cette loi a fait une catégorisation de telle sorte qu’une agence ne peut exercer que dans un domaine bien précis. Tu choisis un domaine et tu y exerces. Par exemple, aujourd’hui il est interdit aux régies publicitaires de traiter directement avec un annonceur. Ce sont les agences de communication et les agences-conseils qui doivent élaborer les messages clairs et précis et contacter les régies publicitaires pour la diffusion. Aussi, avec cette loi, les agences internationales intervenant au Mali sont désormais obligées de s’associer à des agences nationales.

Cette loi vantée par le GPAC est-elle restrictive comme l’affirment ses détracteurs ?

C’est un mauvais procès fait au GPAC. On ne peut pas reprocher à des professionnels de vouloir travailler dans un cadre légal. La libre concurrence existe toujours entre les agences. C’est un mauvais procès en ce sens que la loi ne limite pas le nombre d’agences à agréer. Ce n’est pas limité donc je ne vois pas en quoi la loi est restrictive. Il y a juste des critères à remplir pour avoir l’agrément.

Quels sont ces critères pour avoir l’agrément ?

C’est l’Etat qui a fait la loi et qui a déterminé les critères à remplir. En gros, il faut que l’entreprise ait une existence légale, avoir un Numéro d’Identification Fiscale (NIF), avoir un siège, avoir un personnel d’au moins cinq membres et déclarés à l’Institut national de Prévoyance sociale. C’est le ministère qui a fait le communiqué fin 2019 pour demander aux agences de déposer leur demande d’agrément. D’ailleurs, toutes les agences membres du GPAC ont été obligées de déposer leur demande d’agrément.

Le GPAC est-il membre de la commission d’attribution des agréments ?

Oui, le GPAC siège dans la commission. C’est l’Etat qui a demandé notre aide. Nous étant là et connaissant le secteur, il nous a été demandé d’être dans la commission pour le tri. Au premier tri, seulement une vingtaine d’agences remplissait les critères. Le ministère a jugé utile de donner un délai à ceux qui avaient des dossiers incomplets d’où les 55 agences récemment agréées. Il faut souligner que des agences non membres du GPAC ont eu leur Agrément.

Dites-nous clairement, y a-t-il une volonté du GPAC de fermer le secteur de la Communication au Mali ?

Aucunement. D’ailleurs même si on le voulait, on ne pourrait pas. Nous ne sommes pas l’Etat. On ne peut pas non plus reprocher à un Etat de vouloir organiser un secteur d’activité. Chaque année, il y aura des appels à candidature et les agences qui auront rempli les critères recevront leur agrément. Ce n’est pas le GPAC qui décide, c’est le ministère qui décide en tant représentant de l’Etat.

Un dernier mot, un message ?

Nous ne demandons pas la fermeture du secteur aux jeunes. Le GPAC n’est pas l’ennemi des autres associations du secteur de la communication. Bien au contraire, nous sommes des partenaires. Nos portes sont ouvertes pour dialoguer et dissiper les malentendus. Nous allons même accompagner s’il y a lieu. Cependant, du moment qu’il y a une loi, nous ne permettrons pas qu’elle soit violée.

Propos recueillis par Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

 Source: maliweb

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