‘’On refait l’actu’’ de la chaine renouveau TV/FM a reçu ce dimanche 14 février 2021, Me. Kassoum Tapo, ancien ministre et l’un des avocats de l’ancien premier ministre, Boubou Cissé et président du pôle des avocats des accusés dans l’affaire de « déstabilisation des institutions de la République du Mali ». Au cours de cet entretien, Me Tapo a annoncé avoir saisi la chambre d’accusation.
Me Kassoum Tapo considère cette affaire comme un complot contre la démocratie, car selon lui, c’est un « dossier complètement vide » battu uniquement pour empêcher l’ancien premier Boubou Cissé dans le cadre des ambitions qu’on lui prête.
Pour M. Tapo, Boubou Cissé n’a toujours pas annoncé qu’il sera candidat pour échéances électorales prochaines. « Pour empêcher cela, le gouvernement de la transition va faire coûte que coûte pour déstabiliser la personne de Boubou. Ce sera aberrant d’être candidat et de vouloir blesser la transition qui organise les élections », a indiqué l’avocat Haguibou Tall, frère cadet de l’ancien premier ministre.
Selon Kassoum Tapo, arrêter des gens qui ne se connaissent pas pour complot contre le gouvernement, associations des malfaiteurs, c’est vraiment une aberration juridique. « Cet objectif est improbable, voire impossible, c’est-à-dire la déstabilisation des institutions et renversement par la force d’un gouvernement légal », laisse entendre l’avocat inscrit au barreau du Mali.
Par ailleurs, Me Tapo affirme qu’il est impossible de comprendre que sans armes, les mains nues, sans complicité des forces de défense et de sécurité, on peut attenter à un Gouvernement légal. Pour lui, cette histoire n’est qu’un « roman battu pour déstabiliser ces jeunes cadres de ce pays qui ne se connaissent même pas ».
En outre, Me Tapo déclare que la justice « est instrumentalisée » au niveau du parquet de la commune III, car selon lui, il y a eu un véritable blanchiment de procédure. « Cette affaire n’a aucun lien avec la commune III, aucun des inculpés n’habite là-bas. La commune III est certes le pôle économique, mais ce n’est pas une infraction économique qui leur est reprochée », martèle Me Tapo.
De ce fait, il annonce qu’à cause du réquisitoire publié sur les réseaux sociaux, le Mali est devenu la risée du monde et de la sous-région. « Ce fameux réquisitoire a fait de nous une démocratie bananière, c’est vraiment dommage », soutient-il.
Pour Kassoum Tapo, Boubou Cissé n’est pas en fuite, il est tout simplement en sécurité parce qu’il craint à sa vie. S’il ne s’est pas présenté devant le juge, c’est parce qu’il n’a pas été convoqué. « Boubou n’a été interpellé par la sécurité d’Etat, à part cette tentative qui n’est pas une convocation », a affirmé Me Tapo.
Selon lui, ces jeunes cadres ont été arrêtés pendant trois à quatre jours par la « sécurité d’Etat qui n’a aucune qualité d’arrêter des gens encore moins faire des enquêtes pénales », avant que l’affaire soit transmise au niveau de la gendarmerie. « Elle (SE) a pour mission de protéger les institutions de la République, en présentant des renseignements à l’interne et à l’externe sur toutes les activités qui se passent au Mali et sur tous les plans ».
Pour lui, aucun texte n’autorise à la sécurité d’Etat d’interpeller quelqu’un pour un « soi-disant Coup d’Etat ». « Après le dossier a été transmis à la justice pour blanchir la procédure. C’est ce qu’on trouve inadmissible », a-t-il dit.
Ainsi Me Tapo annonce que le juge d’instruction n’a, jusque-là, entendu aucun inculpé ni témoin, car selon lui, il a, à sa possession, un dossier complètement vide. « Pourquoi garder les inculpés, si le dossier est vide ? », s’interroge Me Tapo.
Par ailleurs, Me Tapo a affirmé avoir saisi la chambre d’accusation pour « annulation » de la procédure. «Nous avons fait une requête en nullité de la procédure devant la chambre d’accusation et elle la tranchera ce mardi. Et nous allons plaider ces éléments pour que force reste à la loi », a-t-il déclaré. Selon Me Tapo, il s’agira, pour eux, de demander à la chambre d’accusation d’appliquer les principes dans le cadre juridictionnel afin d’annuler la procédure, car il est, à ses dires, établi que ces gens ont été arrêtés par une autorité qui n’avait pas la qualité, il y avait pas également d’ordre légal pour les arrêter.
Ibrahim Djitteye
Source: Le Pays