Edito : transition: Vers un nouveau départ ?

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Le président de la transition Bah N'daw ; le vice président Assimi Goita et le premier ministre Moctar Ouane
Le président de la transition Bah N'daw ; le vice président Assimi Goita et le premier ministre Moctar Ouane

Le mercredi 10 février, le Premier ministre, Moctar Ouane, a pris son courage à deux mains pour rencontrer la classe politique.

Il l’a fait avec conviction à en juger par ses propos relatifs aux difficultés qui assaillent le pays, et surtout au grand rassemblement des maliens pour qu’ensemble ils trouvent les solutions appropriées à la situation que nous vivons.

A en croire le chef du gouvernement,  » l’horizon se dégage », avec la mise en place de l’architecture institutionnelle de la transition. Aussi, devra t-il présenter le 19 février prochain, son Programme d’action gouvernementale de la transition.

A partir de là, peut- on espérer que la donne va changer? Le doute n’est pas permis, mais il faudra être prudent pour juger à travers les actes et non le discours.

Pour que la situation évolue positivement, des rectifications s’imposent.

La première consiste à maintenir un dialogue fécond avec la classe politique, afin de permettre une inclusion des forces patriotiques au bénéfice de la transition. Ces pourparlers doivent aboutir à l’élargissement de la base politique et sociale du gouvernement. Donc, des partis politiques ainsi que des membres de la société civile devront siéger au sein du gouvernement Moctar Ouane II.

La seconde rectification permettra au président Bah N’Daw de signer un décret additif pour améliorer la représentation des différentes forces politiques et sociales au sein du CNT, l’organe législatif.  Il faudra donc l’ouvrir jusqu’à 300 membres par exemple et diviser les avantages actuels des conseillers par trois, afin d’éviter des charges extrabudgetaires. En effet, la transition demande un sacrifice. Par conséquent, ce n’est pas le moment de donner des rémunérations colossales à ceux qui s’y engagent. C’est la symbolique. C’est aussi un acte d’engagement et de patriotisme.

Au lieu d’attribuer de façon arbitraire, sans aucune base légale, 1, 5 million de nos francs à chaque membre du CNT, on pourrait bien ramener ce montant par exemple à 500 mille FCFA par membre et l’éventuelle liste additive pourrait bien être gérée. Sans dépassement financier.

Pour un pays en guerre, avec des dizaines de préavis de grève, l’argent public doit être géré avec parcimonie. Pourquoi distribuer 1, 5 million à des gens désignés par le bon vouloir des militaires ? Encore que nous persistons et nous signons qu’il n’existe aucune base juridique pour cela.

Les députés, eux, ont une loi organique qui prévoit tous les avantages auxquels ils ont droit. Tel n’est pas le cas du CNT, qui n’a même pas osé légiférer pour se payer de façon légale.

L’argent du contribuable ne doit pas être distribué, sans aucune base légale. Le Premier ministre et son ministre des Finances en sont vivement interpellés.

Maintenant, il faudra une synergie d’actions. Il faudra oser avancer, aller de l’avant avec tout le monde, sans laisser personne sur le quai.

Il faudra tout faire, dans le cadre du possible, en évitant les querelles inutiles et sortir des tranchées.

C’est ce que nous appelons la rectification de la transition : elle passe forcément par un nouveau Gouvernement et l’élargissement du CNT. Si cela se faisait, ça serait vraiment le nouveau départ.

Wa Salam !

El Hadj Chahana Takiou

Source22 Septembre

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