Mali : La classe politique rejette la suppression de l’aide aux partis politiques et l’augmentation de la caution à 50 millions FCFA à la présidentielle

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Le Docteur Lieutenant-Colonel de Gendarmerie, Abdoulaye Maïga
Le Docteur Lieutenant-Colonel de Gendarmerie, Abdoulaye Maïga

Les reformes politiques et électorales étaient au centre de la quatrième réunion du cadre de Concertation du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et les représentants des partis politiques, le vendredi dernier.  Un cadre que le gouvernement a mis à profit pour annoncer une possible suppression de l’aide publique aux partis politiques et l’augmentation de la caution de participation à l’élection présidentielle à 50 millions FCFA.

 La quatrième session du cadre de concertation  entre le ministre de l’administration territoriale et les partis politiques autour des nouvelles réformes politiques et électorales  en cours devant organiser les prochaines élections s’est soldée par  des désaccords sur plus plusieurs points.  Lors de ce cadre de concertation,   le ministre en charge des élections  a annoncé des propositions issues du rapport  du  comité d’experts tenu les 25, 26 et 27 janvier 2021 à Bamako lesquelles, selon lui,  recommandent  la suppression de  l’aide publique aux partis politiques, l’augmentation de la caution de la candidature à l’élection du président de la république de 25 à 50 millions de F CFA, la dissolution de la CENI et la mise en place d’un organe unique de gestion des élections.

Ces propositions annoncées par le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga, ont été purement et simplement rejetées en bloc par les représentants des partis politiques. Ceux-ci  ont, d’emblée,  manifesté leur mécontentement suite à cette annonce en exprimant le maintien de l’aide publique aux partis politiques.  En outre,  les partis politiques  ont exprimé leur opposition à l’augmentation de la caution de la candidature à l’élection du président de la république de 25 à 50 millions de F CFA. En détail, le ministre  l’administration a affirmé que  son département envisage de  faire un projet  de loi qui exigera les futurs candidats à la présidentielle de 2021 de verser une caution  de 50 million FCFA.   Un montant que les candidats qui se verront rembourser  à 50% (25 millions)   lors qu’ils atteindront un score de 5% au premier tour de la présidentielle.

Cette proposition du gouvernement de transition n’a pas bénéficié  du soutien  des politiques qui ont jugé la caution très élevée et  proposent à ce que soit remboursée la totalité des frais de participation aux candidats qui auront atteint les 5% (cinq pour cent).

Toujours lors de ce cadre de concertation, la classe politique  a pointé un retard par rapport  à l’effectivité des réformes politiques et électorales.  Les participants  ont  accusé le  ministère de l’administration de ne pas suffisamment travailler pour permettre la création de l’organe unique aux élections. En absence de cet organe tant sollicité, certains auraient  demandé la recomposition d’une nouvelle commission électorale nationale indépendante.

Il faut noter que face  à la polémique suscitée suite  à l’annonce des propositions susmentionnées, certains participants du comité d’experts sur les réformes électorales et politiques de fin janvier  ont démenti  les suggestions  annoncées par le  Ministre Colonel Abdoulaye Maïga.  Selon nos sources, il  n’a jamais été question de supprimer l’aide au partis politiques encore moins d’augmenter la caution à la présidentielle à 50 millions FCFA. Le rapport de synthèse de ce comité que notre source a pu nous fournir recommande surtout  «  de mettre   en  place un  comité  d’experts,  composé  des représentants de l’administration, des partis politiques et des organisations de la société civile en vue de l’élaboration des textes régissant l’organe unique et indépendant, chargé de la gestion des élections ». Egalement, il demande au gouvernement de poursuivre  l’enrôlement des nouveaux électeurs,  de supprimer la notion des deux assesseurs de la majorité et de l’opposition  et  de donner pouvoir à la  nouvelle  structure  de  gestion  des élections de  désigner les assesseurs.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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