Les divisions nées au sein du conseil national de la jeunesse au Mali au lendemain de l’élection contestée de l’actuel président de la faîtière, Amadou Diallo, ont finalement eu raison du directeur national de la jeunesse, Sina Dembélé. Ce dernier a adressé au ministre Mossa Ag Attaher sa lettre de démission.
« Je viens par la présente, solliciter auprès de votre haute bienveillance, ma démission de mon poste de directeur national de la jeunesse pour des raisons personnelles et consécutivement à la gestion actuelle du conseil national de la Jeunesse du Mali (CNJ) en dehors des textes de la structure ». Tels sont les propos qu’on peut lire dans lettre adressée par le directeur démissionnaire Sina Dembélé au ministre de la jeunesse et des sports.
De source proche du CNJ, le directeur aurait subi une pression sans précédent du ministre Mossa Ag Attaher qui lui recommande de convoquer une conférence nationale ou un congrès extraordinaire pour élire un nouveau président à la tête de la faîtière de la jeunesse. Selon certains, c’est l’écrasante majorité des structures du CNJ qui ont écrit au cabinet du ministre pour demander la tenue d’un congrès ou à défaut d’une conférence Nationale extraordinaire. Apparemment, les deux cas seraient prévus par les textes qui régissent le conseil national de la jeunesse du Mali. Des instructions que Sina Dembélé a décliné arguant que le CNJ est une association indépendante dont les structures de l’Etat ne sont pas habilitées à s’immiscer dans sa gestion.
L’élection du président du CNJ, Amadou Dembélé, depuis le retour des congressistes à Koutiala, son rival Ousmane Diarra dit Gousno qui est allé en prison à cause de cette affaire ne manque pas de griefs contre le bureau actuel. Il dénonce les conditions de son élection, la présence du président au Conseil National de Transition (CNT) et la mauvaise gestion de fonds alloués au CNJ. Joints dans cette lutte par plusieurs membres du propre bureau du président actuel, les contestataires demandent sa démission à la tête de la plus grande faitière de la jeunesse du Mali pour se consacrer aux activités parlementaires et politiques qu’il assume désormais au sein du conseil national de Transition.
Pour Ousmane Diarra, ce sont les textes qui disent qu’il y a incompatibilité entre tout mandat à caractère politique et la présidence du CNJ. Il motive son combat en citant l’article 18 du règlement intérieur de l’organisation qui stipule que « durant les 3 ans de mandat le président ne peut pas occuper une autre fonction ou avoir un autre mandat ». « Nos textes interdisent que le président exerce les fonctions au sein de l’organe législatif de la transition, parce que le CNJ est apolitique. Nous estimons qu’il agit aujourd’hui à une non-conformité avec les textes de la faitière», protestait Ousmane Diarra lors d’une conférence presse durant laquelle il demandait l’organisation d’un congrès extraordinaire unitaire du CNJ. Outre ses fonctions politiques, l’ancien-leader estudiantin dénonce les conditions d’élection du président Amadou Diallo qui, selon lui, se sont déroulées dans une exclusion totale. « J’ai été empêché avec mes délégués d’accéder à la salle par les organisateurs », déplore Gousno.
Autant de raisons qui ont mis en mal l’unité au sein de la plus grande faitière de la jeunesse du Mali obligeant le Ministre à trouver un compromis pour unir les jeunes du Mali. Il y a quelques mois il avait sommé le président Amadou Diallo à œuvrer pour unir les jeunes. Les proches du ministre se défendent et soutiennent depuis son arrivée, il a toujours prôné l’unité de la jeunesse pour mener à bien les projets qui vont avec l’intérêt général de la jeunesse malienne. Et c’est ce qui aurait motivé, selon certains, son engagement à sortir le CNJ des déchirures multiples et des guerres de personne.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net