C’est plus de 6 mois après le début d’une transition de 18 mois que le gouvernement, sous incontestablement la pression de la communauté internationale, a publié le calendrier tant attendu des différents scrutins. Ce chronogramme à la fois irréaliste et irréalisable ne serait qu’un outil de travail pour le gouvernement qui peine encore à véritablement démarrer.
Il est irréaliste compte tenu du nombre de scrutins à organiser et irréalisable dans ce laps de temps qui reste et surtout du manque de consensus des acteurs politiques. Les autorités ont-elles traîné les pieds pour qu’on prolonge la transition et pouvoir continuer de jouir des privilègeset autres avantages ? Elles semblent tirer à côté, car ni la classe politique, ni la société civile, encore moins la communauté internationale n’accepteraient qu’il y ait un mois de plus. Donc, on pourrait affirmer sans risque de se tromper que les autorités maliennes ont cédé sous la pression. Mais l’on est toujours en droit de se poser la question pourquoi tiennent-elles à organiser toutes ces élections en moins de 12 mois ? La réponse serait qu’elles tiendraient toujours à son plan B qui consisterait à leur accorder quelques mois de bonus. Sinon elles savent qu’il n’y aurait ni consensus autour de la révision constitutionnelle, encore moins autour de l’organe ou des organes qui seront chargés d’organiser les différents scrutins.
Le réalisme voudrait bien, qu’au lieu d’éparpiller les efforts, que le gouvernement de transition s’attèle uniquement à la bonne organisation de la présidentielle. Lorsqu’un président légitimement élu sera au pouvoir, il s’attellera à l’organisation des autres scrutins y compris le référendum sur la constitution.
La junte militaire auteure du coup d’Etat du 18 Août 2020 a raté son tournant historique, celui d’écrire l’une des pages les plus glorieuses de l’histoire récente de notre pays. Elle avait entre les mains la clef de la refondation du Mali, mais par la boulimie du pouvoir Assimi Goita et ses compagnons d’infortune, ils ont tout foutu en l’air au point qu’ils doivent désormais craindre l’après transition qui risque d’être fatale pour eux. Ils ont roulé tout le monde dans la farine et finiront par se rouler eux-mêmes dans la farine. Vivement une fin de transition à date pour sortir le Mali de cette crise politique.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept