Prochaines échéances électorales : Ces préalables sources de frictions

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Comment aller au référendum constitutionnel, en fin octobre prochain, lorsqu’une bonne partie du territoire national n’est pas contrôlé par l’administration étatique, mais par des forces obscurantistes ?

Pour plusieurs responsables politiques, il ne saurait y avoir d’élections sans une convergence de vues sur les questions essentielles de gouvernance politique du pays. « Si le discours politique nous appelle régulièrement à l’union sacrée autour de la nation, il faut que les gouvernants œuvre pour un minimum d’entente sur les questions majeures de gestion du pays », confie un leader politique. Il souligne qu’organiser surtout l’élection référendaire sans certains préalables nous conduira dans un avenir incertain. Parmi ces préalables, il y a la question de l’intégrité du territoire. « Le recouvrement de l’intégrité territoriale, le retour de l’administration et des personnes déplacées, ainsi que la reprise des activités économiques et sociales » sont, estime le président de la Commission Administration territoriale du Conseil National de Transition (CNT), Pr Youssouf Z Coulibaly, des exigences fortes pour la tenue de la consultation référendaire et même des élections générales.

D’autres responsables politiques tiennent beaucoup à la relecture de l’accord d’Alger.  Celui-ci a des incidences directes sur la nouvelle Constitution. Quid de la mise en place du Sénat, recommandé par cet Accord ? Quid de l’opérationnalisation des nouvelles régions créés ?

En outre, la polémique concernant la mise en place de l’organe unique de gestion des élections n’est pas encore tranchée. Même si le gouvernement évoque l’impossibilité de mettre sur pied cet organe, du fait des contraintes du temps. Ce que contestent ou ne veulent pas comprendre plusieurs formations politiques.

D’autres acteurs politiques et de la société civile penchent toujours pour une Transition prolongée permettant aux autorités de prendre les décisions nécessaires en vue de remettre le pays sur de bons rails, ceux de la refondation de la gouvernance même, gage du nouveau Mali désiré par tous. C’est dans ce sens qu’ils sollicitent que se tiennent d’abord « des concertations nationales sur le contenu de la nouvelle Constitution,   l’Accord d’Alger relu, la réorganisation territoriale,le système éducatif et la loi électorale ».

Pour Pr Youssouf Z Coulibaly, il est même souhaitable qu’il y ait « le recensement géographique spécifique, l’audit du fichier électoral afin de purger le fichier de ses tares, la confection de carte d’électeur biométrique », avant d’aller aux urnes. Et de plaider aussi pour que « le  CNT soit doté du pouvoir d’assemblée constituante ou mettre en place une assemblée constituante. » pour bien poser les jalons de la renaissance du pays.

Comme on le voit, toutes ces questions préjudicielles peuvent polluer l’atmosphère et méritent que des réflexions appropriées y soient consacrées. Ceci, en vue d’éviter que les forces vives du pays se divisent sur ces préoccupations majeures susceptibles de plomber le processus électoral en vue. Toute chose qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’avenir immédiat du pays, trop longtemps éprouvé par de multiples crises multidimensionnelles.

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb.net

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