Disparition de colis et surpoids de bagages ; non identification des usagers en possession de faux documents ; passage frauduleux de marchandises et autres produits prohibés… Au tant de fausses notes qui sonnent à l’Aéroport International de Bamako Sénou en ces temps-ci.
À l’Aéroport de Bamako Sénou, tout semble galvaudé. Au point que le business a pris le dessus de tout. Quand à l’assurance de la sécurité des personnes qui y fréquentent les lieux, c’est de la poudre aux yeux. Tout ce qui compte pour les agents, c’est de rentrer le soir la poche remplie de billets de banque. C’est pourquoi, ici, tous les moyens sont bons pour se tailler la part du lion. Ainsi, à l’aéroport de Bamako Sénou, il n’est pas rare de voir des agents de sécurité laisser passer des personnes en possession de faux documents. Et dans le pire des cas, ces agents ferment les yeux sur la circulation des produits prohibés. Bien entendu moyennant de gros sous.
Dans d’autres cas, les passagers sont sommés d’abandonner une partie de leur bagage, faute de pouvoir respecter le poids autorisé.
Et coup de théâtre, d’autres passagers se retrouvent en possession des bagages qui ne leur appartiennent pas en réalité. Ces bagages sont embarqués sous leurs noms grâce à la complicité des agents sécuritaires et des « coxeurs » qui foisonnent sur les lieux. Et une fois arrivée à destination, les bagages sont livrés aux destinataires.
S’agissant de la disparition des bagages, ils sont tout simplement détournés par des individus sans scrupule au vue et au su de tout le monde. Ensuite, les butins sont partagés à la fin de chaque journée.
Autre fait grave qui caractérise l’aéroport de Bamako Sénou, la contrebande qui fait perdre à l’État maliens des millions de nos francs.
À l’aéroport de Bamako, des tonnes de marchandises y passent sans être dédouanées. Et pour faire passer ses marchandises, la stratégie est simple, elle consiste à distribuer des dessous de table à certains agents influents. Et les dispositions sont immédiatement prises pour que le colis passe comme une lettre à la poste.
À cette contrebande, participent des directeurs financiers qui en contre partie reçoivent des chèques.
Dans d’autres cas, des commerçantes à leur atterrissage à Bamako-Sénou, appellent des passeurs qui ne sont autres que des porteurs d’uniforme, très souvent des hauts gradés. Ceux-ci partent chercher les bagages jusqu’à la passerelle sans être empêcher par qui que ce soit. Ce qui explique aussi, la disparition des bagages qui sont souvent enlevés par ceux-ci, par erreur ou sciemment.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que, la contrebande et la fraude à l’aéroport de Bamako Sénou fait perdre à l’État maliens des millions de nos francs.
Arouna Traoré
Source : Nouveau Réveil