Victimes d’une cabale ourdie par la junte militaire et leurs acolytes du CNT assoiffés du pouvoir, les deux têtes de l’exécutif de la transition, à savoir le Président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, méritent aujourd’hui d’être soutenus afin de mettre en œuvre le calendrier électoral et sortir le Mali de cette période transitoire. La classe politique, toute affaire cessante, tout calcul électoraliste mis entre parenthèses, toute considération idéologique mise au boisseau, devra sans nul doute soutenir le Président et le Premier Ministre de la transition qui sont déterminés à ne pas ajouter un mois de plus et voudraient bien respecter le délai imparti pour la transition en transmettant le pouvoir à un Président démocratiquement élu.
Ils ont juré la main sur le cœur qu’il n’y aura pas un mois de plus après les 18 mois et qu’ils feront en sorte qu’on puisse organiser des élections transparentes afin de doter le pays d’un pouvoir légitime mettant fin à la période d’exception. Il n’a fallu que cette détermination de la part du Président et du premier ministre pour s’attirer la colère de certains membres du CNT qui sachant bien que la fin de la transition équivaudrait à la fin de la carrière de la plus part des autorités actuelles, veulent mettre le feu aux poudres pour empêcher la tenue des échéances électorales.
La classe politique devra désormais oublier les erreurs commises par le régime transitoire, elle doit tout aussi reléguer au second plan le mépris dont elle a été victime, pour ne faire face qu’à l’essentiel, à savoir sauver le Mali d’un effondrement. Elle doit constituer une digue afin d’être le dernier rempart pour protéger Bah N’Daw et Moctar Ouane contre ces fossoyeurs de la démocratie et les assoiffés du pouvoir qui ne veulent pas entendre parler d’élection aux dates indiquées. En effet, ils sont à la manœuvre, la junte et ses associés, pour dire non à la tenue des élections en 2022. Ils avancent comme prétexte l’insécurité sur les 2 /3 du territoire ce qui rendrait difficile la tenue des élections. Mais, ce qui est aberrant, c’est le fait de ne pas proposer des solutions de sortie de crise. Il n y a aucune stratégie en vue et pire encore, les colonels qui ont pris le pouvoir sont plus préoccupés par les postes et l’argent que leur mission régalienne. Plus de 8 mois de transition, hors mis les nominations et les promotions des parents, cousins et amis, il n y a eu aucune réforme majeure. Donc vouloir s’opposer à la tenue des élections pour écourter la souffrance des maliens c’est tout simplement faire preuve de mauvaise foi et défendre aveuglement ses intérêts sordides.
Que la classe politique malienne comprenne qu’elle est à un tournant historique de sa vie, surtout après moult tentatives pour la décapiter en lui endossant toutes les tares de la République. Donc son soutien à ce calendrier électoral et surtout au Président et au Premier Ministre de la transition, devra être une question de vie ou de mort. Les opposants à ce calendrier ont un agenda caché, donc ils doivent être non seulement démaqués, mais aussi combattus. Au M5 RFP, à l’ex majorité et à toutes les organisations de la société civile éprise de justice, l’heure de la mobilisation contre les ennemis de la démocratie et de la République, semble sonnée. Il reviendra désormais au peuple souverain de prendre son destin en mains pour imposer aux autorités la conduite à tenir. Vivement la tenue des élections en 2022 pour que le Mali puisse retrouver toute sa place dans le concert des nations démocratiques.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept