Bien que la pandémie de covid-19 ait relativement épargné le Mali, son économie est dans le rouge. Le produit intérieur brut (PIB) réel se serait contracté de 2% en 2020, selon la Banque mondiale, reflétant les difficultés d’approvisionnement et les restrictions domestiques.
Le président de la transition politique malienne est dans la capitale française depuis lundi où il a pris part hier mardi au « Sommet sur le financement des économies africaines » tenu au Grand Palais Ephémère. Ce déplacement à Paris est le second de Bah N’Daw depuis son arrivée au pouvoir. Au cours de son séjour, il a eu des entrevues avec son homologue français, des responsables de la finance internationale.
L’idée de ce sommet a germé en 2020, quand le Fonds monétaire international (FMI) a calculé que le continent risquait de se heurter à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023. Certes la croissance du continent qui a connu sa première récession en un demi-siècle l’an passé à cause de la pandémie, devrait rebondir de 3,74% en 2021 et de 4% en 2022. Et un moratoire mis en place dès avril 2020 a permis de donner un peu d’air aux pays africains les plus endettés. Mais cela ne suffirait pas. Les dettes publiques explosent sur le continent, comme la pauvreté en 2021.
Une tribune publiée le 15 avril 2020 et signée de 18 dirigeants africains et européens, appelait à une mobilisation de la communauté internationale en vue de répondre aux conséquences de la crise sanitaire et économique causée par la maladie à coronavirus.
39 millions d’africains pourraient tomber dans la pauvreté en 2021 si rien n’est fait. Une trentaine de dirigeants africains et européens se sont réunis hier à Paris avec les grandes organisations économiques internationales pour tenter de sauver l’Afrique de l’asphyxie financière qui la menace
« Moratoire immédiat »
L’Afrique relativement épargnée avec seulement 130. 000 morts du covid-19 sur un total de près de 3,4 millions de morts en sort financièrement exsangue.
La réunion qui s’est tenue sous la houlette du président français Emmanuel Macron a été scindée en deux sessions, l’une consacrée au « financement et le traitement de la dette », l’autre sur « le secteur privé africain »
Dirigeants africains et européens ont réclamé « un moratoire immédiat » sur le service de toutes les dettes extérieures jusqu’à la fin de la pandémie et une sanctuarisation de l’aide au développement. Ils ont en outre exhorté le FMI à attribuer des droits de tirage spéciaux (DTS) aux pays africains pour leur fournir « les liquidés indispensables à l’achat de produit de base et de matériel médical essentiel »
Aggravation de la pauvreté
Ces DTS peuvent être convertis en devises par les pays qui en ont besoin sans créer de dette supplémentaire. Le principe d’une émission globale de 650 milliards de dollars est acquis, les Etats-Uniss’y étaient déclarés favorables fin mars.
Reste à savoir ce qui sera alloué aux pays africains. En effet, ces fameux DTS sont répartis en fonction des quotes-parts de chaque pays au FMI: le plus gros va aux pays les plus riches. Sur le papier, l’Afrique ne bénéficierait que de 34 milliards de dollars.
La pandémie et la crise sociopolitique suite au coup d’Etat ont plongé le Mali dans une récession économique. Le produit intérieur brut (PIB) réel se serait contracté de 2% en 2020, selon la Banque mondiale, reflétant les difficultés d’approvisionnement et les restrictions domestiques. S’y ajoutent la chute de la production cotonnière et la faible performance de la filière agricole, facteurs d’aggravation de la pauvreté, surtout en milieu rural.
Fani
Source : L’Informateur