Rectification de la Transition : Les pièges que le futur Premier ministre doit éviter

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Choguel kokalla Maiga
Choguel Kokalla MAIGA, le premier ministre de la transition

Selon l’ex-Vice-président de la Transition, Bah N’Daw et Moctar Ouane auraient assuré une certaine impunité aux cadres indélicats de la gouvernance antérieure. Va-t-on désormais vers une croisade farouche contre les scandales du régime IBK ? Quelles pourraient en être les conséquences ?

-maliweb.net- Pour sa crédibilité aux yeux du peuple, le Colonel Assimi Goïta est obligé de faire en sorte que la suite de la Transition démontre qu’effectivement le président Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane bloquaient les actions de bonne gouvernance, surtout face aux dignitaires du régime déchu d’IBK.

En effet, dans le communiqué du Vice-président justifiant le coup de force des 25 et 26 mai dernier, le conseiller spécial du Colonel Assimi Goïta, le Commandant Baba Cissé, a indexé le refus des deux ex-chefs démissionnaires de l’exécutif de lutter contre la corruption, d’auditer la loi d’orientation et de programmation militaire, de poursuivre certains dignitaires du régime défunt d’Ibrahim Boubacar Kéita… Si ces accusations sont fondées, cela veut dire que la seconde phase de cette période transitoire promet des actions judiciaires fortes contre de présumés fossoyeurs de l’économie nationale.

C’est ainsi que les observateurs avertis se plaisent déjà à citer les sulfureuses affaires de l’avion présidentiel,des équipements militaires, des engrais frelatés, des 1000 tracteurs, etc. La justice se mettra-t-elle en branle, dès la mise en place du prochain gouvernement, pour traquer les éventuels coupables, complices et commanditaires de ces scandales ? Si ces poursuites se confirmaient, comment faire en sorte qu’elles ne soient qualifiées de « chasse aux sorcières », surtout dans un contexte préélectoral? Comment séparer cette volonté de mettre fin à l’impunité d’avec des soupçons de vengeance politique à la charge du mouvement M5-RFP, dont sera issu le Premier ministre ?

En effet, le Premier ministre pressenti, Dr Choguel Kokalla Maïga doit, le cas échéant, éviter de tomber dans le piège de la lutte tous azimuts contre la corruption au point de susciter plus d’animosités. Ce qui sera forcément préjudiciable au besoin de rassemblement des forces vives du pays. Faut-il souligner que les mesures fortes de lutte contre la corruption doivent privilégier l’action préventive ? L’action répressive ne devrait-elle être plus du ressort d’une gouvernance plus légitime, donc issue des urnes ? Combien d’adversaires politiques du futur Premier ministre évoqueront ses propres casseroles (avérées ou supposées) pour lui contester son discours de bon exemple de gestion publique ?

Par ailleurs, sur le registre des affaires de droit commun, comme la poursuite des auteurs présumés des tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020 (manifestations du M5-RFP), il faudra éviter que la justice se mette en action dans les prochains jours. Car, cette évolution donnera la forte impression d’une « justice des vainqueurs », étant donné que le fauteuil de Premier ministre sera attribué au M5-RFP, qui a longtemps réclamé que les auteurs et commanditaires de ces crimes soient punis. Il est préférable que le prochain pouvoir issu des urnes se consacrer à ces affaires, pour ne pas aussi fragiliser la cohésion et l’entente au sein des forces et de sécurité, lourdement secoué par les derniers événements de Kati.

Boubou SIDIBE

 Source : Maliweb.net

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