Les maliens se réjouissent de la décision prise par la CEDEAO, ce dimanche 30 mai 2021 concernant la situation politique de leur pays.
Évidemment la prise officielle du pouvoir par le Colonel Assimi Goïta, et la confirmation de son action par la cour constitutionnelle, ainsi que les soutiens manifestés en son égard par la majorité des populations n’a pas laissé assez le choix à la communauté internationale.
Pour le peuple malien, le nouvel homme fort, a eu raison de corriger une situation, qui a été présentée comme une grande trahison de l’ancien président Bah N’Daw envers ceux qui avaient eu confiance en lui. Et aussi que les conséquences de son acte pouvaient nuire à la quiétude de l’armée nationale. Le peuple, à travers toutes ses composantes, donne alors un blanc-seing au nouveau président de la transition.
Pourtant le malien doit observer encore en profondeur. Il doit analyser que si l’embargo économique fait peur immédiatement, l’embargo diplomatique est un fantôme, qui isole progressivement, jusqu’à finir par asphyxier complètement le pays. Beaucoup pensent que la communauté internationale a reculé. Mais nous devons surtout comprendre qu’elle a juste pris un chemin plus long pour le même résultat, c’est-à-dire maintenir le Mali dans le cadre systémique global.
Le Mali ne sera pas présent dans les grandes instances de la CEDEAO, donc il ne pourra certainement pas être dans les grandes instances de l’Union africaine, et probablement les autres organisations internationales suivront cette voie avec le pays d’Assimi Goïta.
Les officiels maliens vont avoir du pain sur la planche sur la scène internationale. Les rencontres vont être difficiles, les négociations aussi.
Faut-il encore rappeler que ce sont des pourparlers qui gèrent les échelonnements, et autres aspects concernant nos aides et nos dettes. Ces volets seront donc impactés.
Il est même possible que nous le constations en premier lieu, lors de l’élection du président du parlement africain qui se déroule en Afrique du Sud en ce moment, ou une malienne est concernée.
Il est nécessaire que les maliens comprennent les enjeux, et se préparent pour les surmonter. Nous avons tous ensemble choisi cette posture. Alors ensemble nous devons nous battre pour relever notre pays.
Les délices du pouvoir ne doivent plus être des objectifs. La corruption sera bannie. Le larbinisme dans l’administration doit être combattu. Le populisme doit être considéré comme étant néfaste.
Les maliens doivent réfléchir, agir de façon patriotique, avoir une vision claire de leur dessein, et conduire enfin, certes dans la difficulté, mais avec assurance le Mali vers un avenir certain.
Moussa Sey Diallo, élu URD
Source : L’Aube