CRISE DE LA TRANSITION : UNE SOLUTION MALIENNE

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Assimi Goita et Choguel K Maiga (image d'illustration)
Assimi Goita et Choguel K Maiga (image d'illustration)

La démission du président de la Transition précédée de la dissolution du Gouvernement a entraîné la saisine de la Cour Constitutionnelle à l’effet de constater la vacance de la présidence. La Cour, en vertu de l’article 85 alinéa 2 de la Constitution de 1992, a rendu l’Arrêt N°2021-02/CC/Vacance du 28 Mai 2021 dans lequel, après avoir constaté la vacance de la présidence de la Transition, dit également que la démission entraîne la paralysie et le dysfonctionnement des organes de la Transition et qu’il y a lieu de pourvoir à cette vacance.

C’est ainsi que, se fondant sur les articles 3, 7, 8 et 10 de la Charte, elle a décidé que le Vice-Président Assimi Goïta remplace l’ancien président Bah N’Daw dans les fonctions de président de la Transition. Sans préjuger de l’interprétation que pourraient en faire les uns et les autres, il faut reconnaître que cette décision de la Cour Constitutionnelle est une aubaine parce qu’elle replace la Transition en dérapage plus ou moins contrôlé dans un cadre juridique acceptable, permettant la poursuite du processus.

En effet, l’Arrêt fournit une solution purement malienne qui est à la fois sage et opportune car, en tant qu’Institution habilitée par la Constitution à réguler le fonctionnement régulier et normal des institutions et des pouvoirs publics, la Cour Constitutionnelle se trouve dans son rôle et sa décision s’impose à tous, sauf à vouloir remettre en cause une des valeurs cardinales de la république. Donc, aussi bien la communauté internationale que les acteurs maliens eux-mêmes devront s’en contenter pour ne pas entretenir la crise. Aux problèmes exceptionnels, il faut des solutions tout aussi exceptionnelles.

Il s’agit de sortir des querelles de personnes et de clocher pour replacer le Mali au cœur des préoccupations. Merci aux Honorables Juges de la Cour Constitutionnelle pour cette décision frappée du sceau du réalisme et du bon sens ! La communauté internationale et notamment la France, qui ne peuvent proposer mieux doivent simplement en prendre acte. Quant aux acteurs maliens, ils tiennent l’occasion d’un recadrage salutaire qui tient compte des véritables rapports de force, pourvu que chacun y mette du sien.

Mahamadou Camara Email: mahacam55mc@gmail.com

Source : canarddechaine

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