Mali : La création d’un organe unique indépendant aux élections envisagée par le gouvernement

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Une vue des membres de l'EPM
Une vue des membres de l'EPM

La création de l’organe unique chargé de l’organisation des élections tant réclamé par la classe politique, la société civile et les partenaires est entrain de prendre forme.

Au Mali, la création d’une structure indépendante chargée de l’organisation des futures élections, au centre des réformes politiques et électorales, était autour de la table lors d’une visite du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Lt-Colonel Abdoulaye Maïga, au siège de regroupement politique’’ Ensemble pour le Mali’’, hier lundi. Alors que le gouvernement précédent conduit par l’ex-premier ministre, Moctar Ouane, s’était montré réticent à la création de cet organe en évoquant les contraintes de temps, l’actuel premier ministre issu des rangs du M5-RFP en est fait l’une de ces priorités. Dr Choguel Kakala Maïga, lors du premier conseil de cabinet de son gouvernement, avait clairement rassuré les forces vives de la mise en place de l’organe unique indépendante chargé aux élections.

Et c’est cette démarche le Lieutenant colonel Abdoulaye Maïga a entamé auprès des forces vives pour discuter sur l’enjeu principal de la transition. Lequel consiste, selon lui, à organiser des élections transparentes. « Le gouvernement voudrait une démarche consensuelle avec la classe politique pour aboutir à un scrutin transparent et inclusif », a annoncé le ministre en charge des élections en rappelant que ce point est inscrit dans la feuille de la transition qui recommande au gouvernement «  de sécuriser du territoire, d’organiser des élections  et d’apaiser du climat social.

Ce ministre que était visiblement opposé à la création de cet organe a finalement cédé à la pression de la société civile, les partenaires et la classe politique en annonçant l’organisation prochaine d’un atelier de haut niveau sur les modalités à envisager pour la mise en place de cet organe unique indépendant chargé d’organiser les élections. Pour la tenue des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, la synergie 22, consortium regroupant plusieurs organisations de la société civile, recommande « de créer un organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution et la Loi électorale, dans un souci de cohérence et d’efficacité technique et financière ».

L’aide publique aux partis politiques bloqués
Le Président de l’Alliance « Ensemble pour le Mali » (EPM), Dr Bokary Treta, visiblement satisfait de cette nouvelle des autorités de la transition, a saisi cette occasion pour aborder certaines des préoccupations chères du regroupement qu’il dirige. Cette alliance politique regroupant au moins 26 partis politiques, selon lui, n’est nullement représentée dans aucun organe de la transition. Ce, en dépit des larges promesses d’une gestion participative et inclusive de la transition politique et civile au Mali.

Le chef de l’EPM a réaffirmé avec force devant la délégation ministérielle sur la tenue de la transition dans les 18 mois prévus par la CEDEAO et la communauté internationale. Il a réapprouvé la proposition du chronogramme électoral publié par le ministère de l’administration territoriale en déclarant que «  les élections générales (présidentielle, législatives) doivent être organisées dans le délai de la transition et le nouveau Président investi avant la fin de la Transition ».

Par ailleurs, Dr Bokary Treta a insisté, une fois de plus, sur la nécessité de libérer les subventions publiques des partis politiques au titre des exercices 2018-2019. «  Le financement public des partis politiques est un droit au Mali. L’attitude du Gouvernement s’assimile à une volonté tendant à étouffer les partis politiques. Nous demandons donc l’implication de la tutelle afin de régler cette question existentielle pour les partis politiques au Mali », a-t-il dit. Les partis politiques sont privés de l’aide publique depuis plus trois ans et cette situation affecte le fonctionnement de beaucoup de formations politiques qui en dépendent. Certains seraient menacés de disparaitre faute de moyens financiers.

La Synergie 22 qui a déploré les vingtaines de milliards consacrés à l’aide aux partis politiques réclame la relecture de la loi sur la charte des partis politiques pour y instaurer la transparence et l’équité entre les candidats lors des scrutins. Parmi les réformes que ce consortium voudrait voir intégrer, on peut citer l’audit des dépenses lors des campagnes, la suppression de la simple participation aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques. « Il faut inciter les partis à la conquête et l’exercice du pouvoir », a déclaré Dr Ibrahima Sangho, porte-parole de cette synergie, il y a quelques semaines.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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