Transition-Mali : toujours à la recherche de poste de responsabilité ?

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© AFP - Michele Cattani Le président de transition malien, Bah Ndaw, et le colonel Goïta, chef de la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août, ont prêté serment devant la Cour suprême, le 25 septembre 2020, à Bamako
Le Président de la transition, chef de l'état Assimi Goita et l'ex président de la transition Bah n'daw (image d'archive)

À la lecture de Mikailou Cissé, la deuxième phase de la transition malienne, instaurée après le départ de l’ex-président de transition Bah Ndaw, manque de critiques objectives. Elle laisse voir, selon lui, des luttes d’intérêts privés.

À la suite du coup de force du 24 mai, les militaires de la garnison militaire de Kati, en connivence avec les autres composants de l’armée malienne, ont détenu la direction du pouvoir exécutif au Mali. Ce qui leur avait été refusés après le coup d’État contre l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le 18 août 2020. Cette démission forcée de l’ex-président Bah Ndaw, le 26 mai dernier, a permis également au Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) d’avoir la place et la considération qu’il a toujours réclamées dans ce processus de transition.

Risque de prolongement

Après la dissolution du gouvernement Boubou Cissé (dernier Premier ministre d’IBK) et la démission forcée d’IBK, la primature est confiée aujourd’hui au mouvement hétéroclite du M5. Cette arrivée à la primature s’est effectuée grâce à ce coup de force contre Bah Ndaw — militaire à la retraite et désormais ancien Président de la Transition.

Cet état de fait est sujet à des appréciations assez mitigées. Il est perçu comme une atteinte au processus de la transition politique qui s’était mise en place après la destitution d’Ibrahim Boubacar Keita par un grand nombre des Maliens. Toutefois, la raison avancée par les acteurs et la posture qu’ils ont adoptée ont été assez réfléchies à tel point que le peuple, dans sa grande majorité, les a approuvés sans poser de condition. Le peuple les a donc conférés une légitimité de fait sans la formuler explicitement.

Pourtant, la transition qui était annoncée pour 18 mois risque de connaître un prolongement. Le contenu de leurs doléances, soumis le 6 mai 2021 au président Ba N’Daw, en est un indice. Mais cela ne semble pas encore attirer les attentions. Il y aurait plus important que cet état de fait.

Quête d’intérêts privés

Cette deuxième étape de la transition est diversement appréciée. Chacun va de son côté et émet des jugements en fonction de ses attentes et intérêts particuliers. La réaction des politiques maliens est la plus absurde. Ils condamnent la forme et prennent acte du contenu à la fois. Chercher à se positionner afin d’avoir une position confortable et le calcul des enjeux de l’heure sont ce qu’ils ont comme pratique.

Une autre attitude des politiques aurait été étonnante. La recherche de l’intérêt particulier, même si ce dernier va à l’encontre de l’intérêt général, est devenue une coutume chez ses leaders.

Les organisations des centrales syndicales, celles dites de la société civile, les associations et groupements de partis politiques sont à l’image de ces partis. Ils sont dans la grande majorité des opportunistes. Mieux, ils sont même plus égocentriques sur certains sujets.

La recherche de poste de responsabilité est ce qui anime pratiquement tous les esprits. Ils visent tous un seul objectif : la conquête du pouvoir décisionnel. Cet objet inavoué est ce qui les amène à collaborer avec tous les pouvoirs tant que leurs intérêts ne sont pas menacés dans sa substance.

Mikailou CISSE 

Source : https://saheltribune.com

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