Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga continue avec sa série de visites. Des consultations que l’ex-président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) avait entamées bien avant la signature de son décret de nomination par le président de la Transition, Col. Assimi Goïta. Ces visites sont diversement appréciées.
Selon l’entourage du Premier ministre, cette démarche répond à un souci d’inclusivité et d’humilité dans la gestion de la transition. Toujours selon ce même entourage, cela dénote de la volonté de Dr Choguel Kokalla Maïga d’aller vers une gouvernance de rupture et d’union des Maliens. De l’avis de Dr Allaye Bocoum, le politique ‘’bénévole’’, le fait de rencontrer des personnalités de différents bords prouve que le Premier ministre veut faire autrement. « La force qu’il a d’écouter des avis différents prouve qu’il ne se considère plus comme appartenant à un seul groupe mais à tous les Maliens. Dr Choguel, il faut utiliser votre intelligence et votre connaissance de la société malienne pour mener à bien votre mission ; c’est déjà bien d’encaisser les coups bas et d’ignorer les VERBEUX, payés pour entraver votre travail. Sachez qu’ils ne peuvent vivre autrement, alors Andiga ! », écrit sur sa page Facebook le politique ‘’bénévole’’.
Pour d’autres, le Premier ministre tourne en round et dispose d’un agenda caché dont l’un des objectifs est la prorogation de la Transition. Ainsi, ceux qui le soupçonnent de travailler à aller au-delà des 18 mois, invite le chef du gouvernement à ne pas tourner en round et à avoir le sens des priorités au regard du délai imparti pour la Transition. Pour l’internaute Diari Magassa, « ces visites de courtoisie hyper-médiatisées heurtent de très nombreux Maliens. Le PM devrait s’atteler aux priorités. J’ai coutume de dire : les priorités se bousculent, le temps nous est compté…. Bientôt sept petits mois pour terminer la transition…. C’est pourquoi nous demandons au PM d’accélérer la cadence et d’aller à l’essentiel ! ».
Le Premier ministre marche sur des œufs. Sa mission est extrêmement difficile. Le M5-RFP n’est plus une force compacte sur laquelle quelqu’un peut s’appuyer pour contrer d’éventuels pressions. Le président du Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR) sait pertinemment qu’il ne peut pas compter sur les soutiens des forces qui se sentent exclues de la transition. Issa Kaou Ndjim, lequel a échangé « l’éclairé, le visionnaire, le sage, le très respecté Imam Mahmoud Dicko » contre « le patriote et l’imperturbable Assimi Goïta », multiplie ses attaques virulentes contre le Premier ministre nommé par le président de la Transition.
De nombreuses forces sont déjà en embuscade. Elles ont commencé à se repositionner pour des attaques de grande envergure. Le respect du délai est devenu une ligne rouge à ne pas franchir pour une grande partie des forces politiques. Le successeur de Moctar Ouane à la Primature est attendu de pied ferme par tous ceux et toutes celles qui voient dans sa démarche une volonté cachée de jouer à la prorogation de la Transition. Les semaines à venir promettent d’être palpitantes pour un gouvernement fragilisé par des sanctions diplomatiques et malmené par des pressions politiques et sociales.
Par Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger