Le président d’honneur d’ADP Maliba a suggéré à Kayes infos le lancement d’un grand emprunt national. Objectif affiché : permettre au gouvernement de financer l’effort de guerre et de boucher le trou béant crée par l’assèchement des financements extérieurs.
Tout le monde est d’accord pour reconnaître que le Mali va à vau-l’eau au double plan sécuritaire et économique. Dans ce contexte de «plus en plus précaire », les partenaires au développement pour des raisons qui leur sont propres ont « arrêté la perfusion » faisant courir au malade le risque d’une mort lente mais assurée. Puisque les Maliens, par nature, tiennent à la vie comme à toutes les fibres de leurs êtres, doivent dans un « sursaut » collectif imaginer un mécanisme capable de leur redonner la fierté perdue. D’où l’idée de mettre dans la corbeille à débat le lancement d’un emprunt national souscrit auprès du grand public.
L’opportunité d’un tel emprunt et les chantiers qu’il conviendrait de financer ne souffrent d’aucune contestation sérieuse. Aliou Boubacar Diallo, économiste de formation et homme politique, est bien qualifié pour identifier les priorités nationales. Certes, les fonds collectés contribueront à augmenter la dette publique. Soyez rassuré ! Bien évidemment, le fardeau de la dette représente 90 % du produit intérieur brut de nombreux Etats à travers le monde contre seulement moins de 40% pour le Mali. Autrement nos racines sont si profondément ancrées dans le sol qu’on peut supporter le léger coup de vent d’un emprunt national.
La somme de 1.000 milliards évoquée
Cet emprunt financé à moindres frais, l’utilisation des sommes collectées va bouter les groupes terroristes hors du territoire national, et du coup permettra ultérieurement une croissance économique plus importante. Cela ressemble bien à une relance économique à la « keynésienne », les investissements d’aujourd’hui engendrant un surcroit de croissance et une augmentation du produit intérieur brut supérieur au coût de remboursement de l’emprunt. Reste à savoir si le gouvernement va se convertir à cette option ? L’idée est géniale, à lui de saisir la balle au bond.
Quel sera le montant de l’emprunt ? La somme de 1.000 milliards de F CFA a été évoquée. L’emprunt sera financé aussi bien par les Maliens de l’intérieur que ceux de la diaspora. Bien attendu il est sous-tendu par une foi raisonnée que chaque Malien « d’où il se trouve » aura donné un grand sens à sa vie, parce qu’ayant répondu avec empressement à l’appel de son pays au moment il avait le plus besoin de lui. En quelque sorte, il va distinguer par son degré de « patriotisme ». L’emprunt ne coûtera pas grand-chose, d’autant plus que chacun contribuera volontairement en fonction de sa surface financière. Un adage bien de chez nous ne disait-il pas « 100 F, pas peu ; 5.000 F, pas beaucoup !»
IbrahimYattara
Source : L’informateur