Organe électoral unique : Les débats se poursuivent

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Choguel Kokalla Maiga, le premier miinstre de la transition
Choguel Kokalla Maiga, le premier ministre de la transition

Concernant le projet de création d’un organe unique devant être chargé de l’organisation et de la gestion des prochaines élections générales et référendaires, il avait conclu d’y surseoir vu le facteur temps matériel imparti à la transition et les moyens techniques, financiers et humains (puisqu’il faudra former des cadres et Experts en la matière). Cependant, tout porte à croire que le débat n’est pas totalement clos. Le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, pour éviter des accusations de main mise contre son Gouvernement sur la transparence du processus électoral, est revenu sur les conclusions de l’Atelier au sortir duquel les Recommandations avaient été faites par les Participants comprenant des Représentants de la classe politique et de la société et des Experts en la matière.

Les 29 et 30 juin dernier, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), sous l’égide du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) Lt-Cl Abdoulaye Maïga, s’est tenu un Atelier d’échange et de concertations entre les Acteurs politiques et des Experts en matière électorale. Les travaux portaient sur le projet de création d’un organe unique en charge de l’ensemble du processus électoral en vue. Un dossier devenu crucial ; car, ayant été jusque-là au centre des réclamations unanimes des Acteurs de la classe politique et de la société civile. Les participants étaient des Représentants attitrés de la classe politique, de la société civile, de l’Administration, du Département ministériel de tutelle, du Cabinet du Délégué aux Elections et des Partenaires techniques et financiers (PTF).

En effet, l’objectif était de doter le Mali d’une structure indépendante en charge de l’organisation matérielle et de la gestion technique de tout le processus électoral devant se tenir courant fin 2021 et au cours des quatre premiers mois de 2022.

Lors de son discours d’ouverture officielle des travaux de cet Atelier, le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a invité les participants à débattre des questions essentiellement axées sur la réussite du processus électoral. « Pour ce genre d’exercice, nous avons toujours prôné l’inclusivité, la transparence et la co-construction. Ces trois principes ont guidé nos démarches lors des différentes rencontres MATD-Partis politiques-société civile et des différents ateliers organisés depuis le début de la Transition sur la relecture des différents textes (Charte des partis politiques, loi organique sur les députés et la loi électorale) », a-t-il insisté. Selon lui, cet Atelier est un cadre de réflexions, d’échanges et de concertations qui s’inscrit dans la droite ligne des démarches entreprises par son Département sur instruction des plus hautes Autorités de la transition pour conclure les débats sur la problématique de la mise en place de l’organe chargé de l’organisation des futurs scrutins électoraux. C’était devenu une question cruciale entre les acteurs de l’Administration, des formations politiques des organisations de la société civile, les Partenaires techniques et financiers et les Experts nationaux. Il s’agira de trouver un consensus définitif sur la possibilité de mettre en place l’organe unique de gestion des élections pour le pilotage des différents votes prévus sous la Transition. C’est la dynamique de co-construction qui anime tout ce monde de partenaires en place et qui motive à la tenue du présent Atelier de Réflexion sur la mise en place de l’Organe unique de gestion requise du processus électoral. Selon le Ministre Abdoulaye Maïga, cette synergie reposant sur des « actions concertées, inclusives et de transparence pour ériger les fondations du Mali nouveau » résulte du Dialogue politique constant entre le Gouvernement de la Transition et la classe politique, la société civile notamment.

En somme, à l’issue des débats, l’Atelier avait recommandé, principalement, le report du projet de création d’un organe unique en charge de l’organisation matérielle et technique et la gestion politique et financière du processus électoral en vue. La majorité écrasante des participants, dans leur conclusion, a convenu de renvoyer au prochain Régime qui sera démocratiquement installé la mise en œuvre dudit projet. Ceci, pour permettre à l’Etat de pouvoir réunir toutes les conditions. Il s’agissait alors d’améliorer et d’adapter les dispositions de la loi électorale en vigueur aux exigences du moment afin de d’organiser les échéances électorales dans le délai accordé à la Transition à l’aide des organes actuels à savoir le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Commission Electorale Nationale Indépendante) la Délégation Générale aux Elections et la CENI.

Donc, à l’issue de cet Atelier, la question de création de l’organe unique chargé des élections ne devrait plus se poser. Mais, pour l’instant, rien n’est acquis, rien et rien ne semble définitivement conclu. Et pour cause, le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, à la faveur d’une rencontre spéciale avec les Acteurs politiques et de la Société civile, le vendredi dernier, s’est prononcé pour la création de l’organe unique. C’est pour question de crédibilité, de plus de transparence, de fiabilité, d’indépendance et de neutralité pour son Gouvernement aux yeux des Acteurs politiques toujours prêts à contester des résultats d’élections dans ce pays. C’est du moins, selon une source proche du Cabinet du PM. Toutefois, pour certains Représentants de la classe politique, le temps matériel imparti n’y permet plus. Certains vont jusqu’à présenter des intentions aux nouvelles Autorités de la transition de vouloir se servir de ce facteur pour opter pour une prolongation de la durée de la transition en place.

Ce qui dénote que le projet déjà enterré est désormais en passe d’être ressuscité de ses cendres. En tout cas, le débat est à nouveau sur les plateaux des médias audiovisuels et dans les colonnes de la presse écrite et les réseaux sociaux.  Dans les Etats-majors politiques également, c’est le sujet à l’ordre du jour des réunions et concertations des cadres.

Djankourou

Source : L’Aube

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