L’un des chantiers sur lesquels est très attendue la transition est la justice. Justice sur les affaires de corruption, justice sur les tueries de juillet 2020, l’affaire Birama Touré. Si les attentes de l’opinion sont énormes, ces affaires risquent de tendre l’atmosphère, vu l’implication et la qualité de certains protagonistes dans les deux dernières.
Si les affaires de corruption ne concernaient grandement que les civils et certains hauts gradés, les tueries de juillet 2020 et la disparition de Birama Touré impliqueraient vraisemblablement, quant à elles, selon plusieurs articles et rapports indépendants, des présumés porteurs d’uniformes et services sensibles de l’Etat à savoir les services de renseignement et certaines forces spéciales.
Ce sont là des affaires qui risqueraient de faire ressurgir quelques tensions et pourraient avoir des conséquences politiques très loin des cours de justice. Il y a bien sûr comme dans toutes affaires, des exécutants et des commanditaires, si les seconds pourraient être des politiques, les premiers seraient, selon les rapports des membres des services, des forces de défense et de sécurité.
A mon avis, l’accélération de ces affaires est un signal fort de la part des autorités de transition. Mais, quant à aller au fond de tous les dossiers, cela prendrait plus de temps non seulement à cause de la lenteur des procédures, mais aussi pour des raisons purement pragmatiques au vu de la qualité de certains concernés. A défaut d’une dose d’équilibre, certaines affaires pourraient représenter des zones de turbulences, vu le contexte de la transition. Comme l’affaire Sanogo, ces affaires pourraient ne pas connaître un dénouement avant plusieurs années.
M. ASSORY
Source : L’Alerte