Des attaques simultanées ont visé la mission onusienne, hier jeudi, dans plusieurs localités du nord du pays. A Gao, Tessalit et Ménaka, les casques bleus ont été la cible de tirs d’obus. Sans faire de victimes ni de blessés, apprend-on de sources concordantes.
C’est la seconde attaque en moins d’une semaine ayant pris pour cibles les emprises de la mission onusienne au nord du pays. Le weekend dernier, plusieurs autres obus avaient été tirés contre le camp de la MINUSMA à Aguelhok, dans la région de Kidal. Pas de perte en vie humaine encore moins de dégâts matériels, puisque les obus n’ont pas atteint leur cible.
Bien que ces attaques n’aient pas été revendiquées, des observateurs sont unanimes à pointer du doigt le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghaly. Une organisation terroriste très mobile dans ces secteurs où elle compte de nombreux repaires et complicités.
Aussi l’intensification de ces attaques traduit-elle la volonté des groupes terroristes de harceler les forces internationales notamment au nord du pays et dans le Gourma. Le 21 juin, un attentat à la voiture piégée a visé des éléments de la Force Barkhane, lors d’une patrouille à Gossi, faisant dix blessés dont six soldats français et quatre civils. Et le 25 juin, les terroristes ont utilisé le même mode opératoire (attentat à la voiture piégée) dans la commune de Tarkint (région de Gao) contre des casques bleus escortant le Bataillon de l’armée reconstituée en partance pour Kidal. Quelque 15 casques bleus ont été blessés, dont 12 Allemands.
Des éléments de la Force Takuba ont été au même moment visés par une attaque aux engins explosifs improvisés (EEI) dans le secteur de Ménaka.
Nouveau format antiterroriste
A noter que ces attaques surviennent alors que la France a lancé le processus de réorganisation de son dispositif antiterroriste au Sahel avec la mise à contribution des Forces spéciales et une forte implication des Armées sahéliennes.
Aussi, dans une récente sortie, le Chef d’Etat-major sortant de l’Armée française, Général Lecointre, a expliqué que ce plan de réorganisation de la Force Barkhane se fera à travers » la Task force Takuba, composée de forces spéciales européennes , ensuite via la Task force Sabre qui concentre son action sur la désorganisation des commandements ennemis en s’attaquant à des cibles à haute valeur ajoutée, en les neutralisant ou en les capturant« .
En plus de ce nouveau format antiterroriste, il faut nécessairement le renforcement de la coordination entre les différentes forces armées engagées au Sahel ( MINUSMA, Barkhane, Takuba, Force conjointe du G5 Sahel) comme suggéré par l’Union africaine dans son communiqué sur la situation sécuritaire au Sahel.
Abdoulaye DIARRA
Source : L’Indépendant