Mali : l’avocat de Bah N’Daw et de Moctar Ouane empêché par la junte de les voir

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Bah N'Daw et l'ancien PM Moctar Ouane
Bah N'Daw et l'ancien PM Moctar Ouane

Constitué pour défendre  l’ancien Président et  son premier ministre  de la Transition, détenus illégalement  dans des résidences surveillées depuis leur éviction au pouvoir il y a deux mois, Me Mamadou Konaté a été  empêché par les  militaires armés d’accéder  à ses clients.

C’est  sur Tweeter  que l’avocat des deux anciens dirigeants civils  de la transition , évincés  de force du pouvoir le 24 mai dernier,  a  annoncé  son empêchement  par la junte d’accéder à ses clients.   «  Des armes m’empêchent  d’accéder à Bah N’Daw et à Moctar Ouane, anciens chef de l’Etat et chef du gouvernement  de la transition illégalement gardés à leurs domiciles/résidences. Inadmissible ! Insupportable ! Je me réfère désormais au Bâtonnier  de l’ordre des avocats du Mali », a tweeté, Me Mamadou Ismaël Konaté.  Une altitude  des autorités de la transition malienne très vite dénoncée.  Pour lui, ce  refus est un  acte assimilable  à une atteinte à la liberté de l’avocat. « La liberté de l’avocat  bafouée », a regretté le conseiller de Bah N’Daw et Moctar Ouane qui a annoncé qu’il va désormais porter  l’affaire devant l’ordre des avocats du Mali  dont la saisine ne saurait tarder.

Des hommes de main constitués par les auteurs   de cette détention illégale  empêche les deux  anciennes premières personnalités de la transition de sortir de leurs domiciles respectifs. Les demandes pressantes de la CEDEAO, la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme  auprès des  autorités  maliennes de mettre fin aux détentions administratives illégales d’anciens hauts dirigeants et les libérer immédiatement  sont restées vaines.  Ces deux dirigeants  pourtant choisis par le col Assimi Goïta et ses acolytes, puis jetés en pâture neuf mois plus tard,  sont  privés de liberté depuis deux mois.

Selon  une déclaration d’Amnesty International  datant du mercredi 14 juillet 2021,  la privation de liberté de ces  anciens hauts dirigeants maliens, ne se justifie pas et doit être levée immédiatement et sans condition. La même organisation  de renchérir  qu’ils sont privés de leur liberté de mouvement, sans aucune base légale, depuis leur renversement le 24 mai par le colonel Assimi Goïta devenu président de la transition. Un renversement  qui est intervenu  suite  à un  remaniement ministériel qui  a fait des mécontents au sein  de l’armée car deux  des cinq cerveaux du Coup d’Etat du 18 Août 2020.

Et Amnesty international de déplorer qu’en plus  de Bah N’Daw et de Moctar Ouane,  les généraux Mohamed Lamine Ballo et Souleymane Doucouré, qui avaient été nommés respectivement ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, et ministre de la Défense sont toujours détenus sans qu’aucune procédure judiciaire ne soit engagée contre eux. Les autorités qui ont ordonné leur arrestation  ont invoqué des raisons de sécurité qui, selon Amnesty internationale, ne peuvent justifier ces détentions illégales et autres violations.

Ces cinq officiers de l’armée malienne qui ont fait main basse sur le pouvoir le 18 Août 2020 ne sont pas  à leur premier coup.  Une détention illégale similaire avait été intentée à l’ancien premier ministre, Dr Boubou Cissé et  le Président contesté de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, au lendemain du coup de d’Etat de l’an dernier. Les deux dirigeants sont restés en détention sans  poursuite judiciaire pendant près de deux mois avant de recouvrir la liberté.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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