L’Etat d’Israël va-t-il demeurer un sens interdit pour la diplomatie malienne, en dépit des appels du pied et opportunités liées à la levée de cette barrière ? En effet, le Mali continue de figurer au nombre des rares pays à s’embarrasser encore de principes en désuétude et que la quasi-totalité des nations africaines ont fini par transgresser :
le tabou des relations diplomatiques avec Israël par solidarité avec la cause palestinienne. Des voisins jadis plus intraitables sur la question ont fini par courber l’échine au nom de l’intérêt de leur peuple. C’est le cas de la République Islamique de Mauritanie, du Sénégal ou encore le Maroc, qui ont tour à tour établi des relations bilatérales avec l’Etat hébreux.
Quant aux autorités de notre pays, par-delà leur attachement à la justice internationale, elles auront été si longtemps emprisonnées dans la grande influence des milieux religieux sur les choix politiques qu’il parait peu évident qu’une courageuse option de cette nature puisse prospérer sans se heurter à des hostilités. Il est en revanche évident, toutefois, que la solution à l’équation israélienne paraît moins complexe avec un régime militaire qu’avec toute autre autorité politique. Reste à prendre la mesure des opportunités qui échappent à un pays en crise en s’offrant le luxe de restreindre le champ de sa coopération.
Mais où est donc passé OZONE ?
A défaut d’avoir complètement disparu des radars, cette entreprise marocaine n’est plus aussi visible à l’œuvre en train de s’occuper – avec des fortunes diverses – du nettoyage des grandes artères de la capitale malienne. Celles-ci sont d’ailleurs à peine moins immondes que lorsque OZONE paraissait plus active sur le terrain, mais il y a tout lieu de s’interroger sur les dizaines de milliards que l’entreprise perçoit pour sa prestation ainsi que sur la nature de son contrat avec les autorités maliennes. On se rappelle, en tout cas, que le partenaire marocain expliquait ses contre-performances par l’équation naguère insoluble d’un dépôt final pour accueillir les ordures ménagères (les plus souvent entassées en pleine ville) et envisageait comme solution la transformation desdits déchets. Toujours est-il que des ressources conséquentes lui sont annuellement allouées sans la contrepartie attendue en termes d’amélioration du cadre de vie des Maliens. Le pire est qu’une proportion importante de cette manne est une dette qui rend les autorités maliennes dépendantes du prestataire et de ses incompétences
Source : Le Témoin