L’expert indépendant des Nations Unies est extrêmement préoccupé par la dégradation de la situation des droits de l’homme et veut des engagements de la part des autorités nationales.
« Des inquiétudes se manifestent de plus en plus sur les violations des droits humains au Mali. J’apprécie donc l’opportunité d’obtenir des informations de première main sur la situation », a déclaré Tine. « Je vais discuter avec les autorités maliennes sur les meilleures voies et moyens d’améliorer la situation ensemble et avec le soutien d’acteurs nationaux et internationaux ».
« Il y a eu une augmentation des atteintes aux droits de l’homme commises par des groupes armés, y compris une forte augmentation des enlèvements, principalement par des groupes armés communautaires et des milices dans le centre du pays », a-t-il déclaré. « Il y a également eu une augmentation des violations commises par les acteurs étatiques, en particulier les forces de défense et de sécurité maliennes ».
Le règne de la terreur
Les groupes extrémistes violents, déjà actifs dans le nord et le centre, étendent leurs tentacules dans les régions du sud comme une pieuvre, tuant et enlevant des personnes. Ils imposent également des taxes illégales, collectant l’aumône (zakat) par la force.
La semaine dernière encore, Alioune Tine et le rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage ont dénoncé les attaques contre les personnes considérées comme « esclaves » au Mali. Deux fois plus de personnes ont été blessées dans de tels incidents cette année qu’en 2020.
« J’ai noté que l’amélioration de la sécurité et la fin de l’impunité font partie des priorités du nouveau gouvernement », a déclaré Tine. « Je vais discuter avec les autorités maliennes de la manière exacte dont elles comptent mettre en œuvre ces engagements. »
Au cours de sa mission à Bamako et dans le reste du pays, Tine rencontrera les autorités maliennes, la société civile et les associations de victimes, les organisations non gouvernementales, le corps diplomatique et les Nations -unies. Tine présentera un rapport complet de sa visite au Conseil des droits de l’homme en mars 2022.
Fani
Source : L’Informateur