Le Premier ministre ne rassure pas les acteurs sociopolitiques et les partenaires du Mali sur la tenue à bonne date des prochaines élections, simplement parce que son agenda est trop dense…
Pour Dr Choguel Kokala Maïga, les « assises nationales de la refondation » se tiendront très bientôt et d’elles découleront des « décisions exécutoires ». Ce qui veut dire qu’elles peuvent décider que les élections soient repoussées, comme le souhaitent certains observateurs et acteurs, contrairement aux principaux partis politiques comme le RPM, l’ADEMA, l’ASMA-CFP, YELEMA, le PARENA, la CDS, la CODEM et d’autres. Cette Coalition de partis politiques a, le 26 juillet dernier, rappelé aux autorités les termes convenus dans la charte de la Transition, librement consentie par le peuple à la suite des concertations de septembre 2020. Elle a lancé un appel solennel au respect du délai de la transition. Par la voix de Moussa Mara du parti YELEMA, cette frange non négligeable de la classe politique a alerté. “Nous estimons que la sortie durable de crise de notre pays suppose la conduite d’actions qui ne peut être envisagées pendant la seule période transitoire” Et d’ajouter ; “Nous sommes de ce fait convaincus que le prochain pouvoir issu des élections générales de fin de Transition devra impérativement travailler dans un esprit de rassemblement et d’inclusivité et conduire de profondes réformes”, a ajouté le porte-parole de la Coalition.
Or, visiblement, le Premier ministre de transition veut mener certaines réformes importantes avant qu’un nouveau pouvoir ne vienne à l’issue d’élections crédibles. Et, malgré tous les efforts de communication de Dr Choguel, il peine à rassurer. Pour Soumeylou Boubèye Maïga, Tiébilé Dramé Housséini Amion Guindo et d’autres, l’intention de prolonger la transition est perceptible par le fait que le chef du gouvernement veut entreprendre beaucoup de chose dans le délai si court qui lui reste. A cela, Me Mountaga Tall répond par une question « Qui a jamais parlé de prolonger la transition ? Pourquoi les gens veulent défoncer à coup de hache une porte entrouverte ? Je veux juste comprendre».
Le Premier ministre a, en effet, assuré lundi, lors des débats sur son Plan d’action gouvernemental (PAG) que les élections censées ramener les civils au pouvoir, auront lieu, comme prévu en février-mars 2022.
“Le chronogramme des élections générales a déjà été publié en avril. Ce chronogramme sera maintenu”, a-t-il déclaré avec force devant le Conseil national de transition (CNT), des propos publiés par ses services sur les réseaux sociaux. Sauf que cette assurance ne rassure toujours pas puiseurs responsables politiques et de nombreux Maliens. Ils continuent d’être prudents et quasiment incrédules.
Bruno D SEGBEDJI
Source : Mali Horizon