Le Premier ministre Choguel Maïga a présenté devant le Conseil national de la Transition (CNT) le Plan d’action du gouvernement (PAG), adopté à l’issue des heures de débat. Deux (2) acteurs politiques livrent leurs analyses sur ce document qui s’articule autour de quatre (4) axes.
Pour le président de la Cmas de l’Imam Mamoud Dicko de la commune VI et membre du bureau exécutif national de la Cmas, Kalil Sarmoye Cissé, il n’y a pas une grande différence entre le PAG de Choguel Kokalla Maïga et celui de l’ancien Premier ministre Moctar Ouane. Mais, selon lui, Dr Choguel a juste contracté le nombre d’axes que Moctar Ouane a présenté, qui étaient au nombre de six (6).
Selon lui, quand on prend le PAG, les axes étaient le renforcement de la sécurité, la réforme du système éducatif, les réformes institutionnelles et politiques, l’adoption d’un pacte de stabilité social et l’organisation d’élections générales. Et pour les 4 axes de Choguel, on parle toujours du renforcement de la sécurité sur toute l’étendue du territoire, des réformes politiques et institutionnelles, de la bonne gouvernance couplée avec l’adoption d’un pacte de stabilité social, ensuite l’élection générale. « Quant à la réforme du système éducatif, Dr Choguel a écorché la question des enseignants et même fait une mention spéciale pour parler du cas des enseignants. Il a juste fait une très belle contraction avec de petits détails. J’ai dit bravo au PAG de Moctar Ouane. Donc, je dis bravo à ce PAG de Dr Choguel aussi », a-t-il expliqué. Avant de dire que le budget demandé est colossal. « Mais, pour la refondation du Mali, ce n’est jamais trop », a-t-il souligné. A ses dires, ce PAG est reparti sur 9 objectifs et 3 pliés principaux (sécurité, politique et social). Il y a certains points, si jamais la transition arrive à s’acquitter de ces points-là, on dira bravo à la transition, et elle aura réussie, a-t-il souligné. Il s’agit d’abord de la relecture de l’Accord d’Alger, les assises nationales de la refondation, la mise en place d’un organe unique de gestion des élections et les réformes politiques et institutionnelles. Aussi, rendre justice pour les victimes du 10, 11, 12 juillet 2020 (Bamako, Kayes et Sikasso). Et également lutter contre la corruption et la délinquance financière. « Nous pensons que le PM, à travers son équipe, arrivera à mettre en œuvre ce plan et ça serait très bien. Car si la transition réussisse, c’est la réussite de la Cmas, parce que cette transition n’aurait pas pu avoir lieu sans l’implication de la Cmas…», a-t-il déclaré.
Pour le secrétaire adjoint à l’organisation du Mouvement national des jeunes du parti Asma-CFP, un jeune diplômé sans emploi, gestionnaire de formation, Mamadou Moussa Sanogo, vu le délai imparti, ce PAG est très ambitieux de leur part. Mais, selon lui, il faut qu’ils tiennent compte de la réalité des choses et être objectifs. « Il ne s’agit pas d’être ambitieux, aller vers des actions à vouloir mener et ne pas pouvoir le faire », a-t-il dit. D’après lui, c’est vrai l’aspect sécuritaire aujourd’hui est primordial, mais au-delà, il y a l’organisation des élections présidentielles qui, pour lui, est l’essentielle. « Les réformes et autres, je pense que cela peut attendre. Aujourd’hui, nous sommes dans une globalisation ; nous avons ratifié des partenariats avec d’autres pays ; nous sommes dans une coopération bilatérale avec les autres pays. Donc, on doit tenir compte aussi de leur version. La communauté internationale à un œil sur le Mali. On doit tenir compte de ce délai et aller aux élections présidentielles. Parce qu’une transition n’a pas vocation à régler tous les problèmes du pays. C’est vrai nous avons des problèmes un peu partout, mais je crois que la transition ne doit pas se donner cette mission. Elle doit s’organiser très rapidement pour faire face à l’essentielle et organiser des élections présidentielles, afin que le Mali soit doté d’un régime démocratique. Et ce régime va pouvoir aller vers les réformes politiques et institutionnelles. Il y a de belles choses dans ce plan d’action, mais ils n’ont pas été réalistes. Choguel devra aller rapidement avec un programme faisable dans le délai », a-t-il expliqué.
« Il faut attendre un régime digne de ce nom pour aller vers les gens qui ont piller les ressources du pays. Sinon ils risquent de se tromper de combat », a-t-il laissé entendre. A l’en croire, la transition doit veiller à la sécurité des biens et des personnes.
« Les questions d’organe unique est bien, mais je crois que à la hâte j’ai peur que l’on ne se trompe. Je ne suis pas pour cette question d’organe unique, parce que je pense qu’il y a une précipitation pour aller vers ça. Je crois qu’on risque de tomber dans le même piège », a-t-il proposé. Pour le budget proposé, il pense que c’est trop et comment le Mali va mobiliser ces fonds ? D’autant plus qu’aucun bon partenaire ne va soutenir ou s’invertir au Mali dans ce contexte-là. Il faut un régime démocratique et bien s’installer pour que les partenaires viennent au Mali. « Il faut qu’on évite d’aller vers le faux, d’être réaliste et faire face à l’essentiel. Le PAG est un plan ambitieux, mais non réalisable dans le délai », a-t-il conclu.
Propos recueillis par Fily SISSOKO
Source : Le Tjikan