Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé, lundi 30 août, de reconduire le régime des sanctions visant certains responsables des groupes armés du nord du Mali et des entités ciblées. Ceux-ci sont accusés depuis 2017, d’entraver la mise en œuvre de l’accord pour la paix dans le Nord du Mali. Ces sanctions portent sur le gel des avoirs et l’interdiction de voyager. Elles restent donc en vigueur jusqu’au 31 août 2022. Le conseil a également prorogé le mandat du Groupe d’experts sur le Mali jusqu’au 30 septembre 2022. Un collectif des membres du Conseil national de transition dénoncent une « manipulation de l’opinion ».
Le Conseil de sécurité a indiqué que ces mesures s’appliquent aux personnes et aux entités désignées par le Comité. Ceux-ci sont accusés de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de commettre, au Mali, des actes qui violent le droit international humanitaire et des attaques contre le personnel. Il a aussi instruit au Groupe d’experts, dont le mandat a été prorogé, de fournir un rapport à mi-parcours au plus tard le 28 février 2022 et un rapport final avant le 15 août de la même année.
Cependant, le Conseil a précisé que les mesures, imposées par la présente résolution, sont « sans conséquence humanitaire négative pour la population civile du Mali ». En outre, il a également souligné que les parties doivent s’employer davantage à s’approprier et à prioriser la mise en œuvre de l’Accord. Enfin le Conseil a insisté sur l’importance de garantir la participation pleine, égale et véritable des femmes dans tous les mécanismes créés dans le cadre de l’Accord.
Le conseil de sécurité s’est appuyé sur le dernier rapport trimestriel de la mission de l’ONU au Mali. Ce document note une augmentation de 25% des violations des droits de humains, attribuées aux groupes armés et à l’armée malienne. Le collectif des membres du Conseil national de transition fustige ces rapports de l’ONU. Pour ce collectif, ces documents ne reflètent pas la réalité sur le terrain et visent à « manipuler l’opinion ».Aboubacar Sidiki Fomba, porte-parole du collectif des membres du CNT
Ce n’est pas la première fois que le Conseil de sécurité de l’ONU brandit des sanctions contre les acteurs entravant le processus de paix au Mali. Pour Boubacar Salif traoré, spécialiste de questions sécuritaires, ces sanctions n’ont pas d’impact direct sur ces acteurs. Car ces derniers, explique-t-il, évoluent généralement dans l’informel.
Source : Studio Tamani