De 1992 à 2020, les Maliens n’ont jamais voté pour les “idées”, mais pour des “symboles”. De surcroît, ils ont toujours voté par affinité ou pour des intérêts communautaires, matériels, financiers… C’est pourquoi l’éventualité de la candidature de Dr Boubou Cissé suscite beaucoup d’agitation. Son silence fait du bruit. Ses déplacements sont suivis par ses détracteurs comme du lait sur le feu. Probable candidat de l’Union pour la République et la démocratie(URD) à la présidentielle du février 2022, Boubou Cissé lorgne le palais de Koulouba.
L’exemple très réussi d’une génération pragmatique, le jeune dynamique Dr Boubou Cissé force d’admiration pour son parcours et son carnet d’adresses (capacité d’influence). Nous n’en connaissons aucun jeune cadre, de l’indépendance du Mali à nos jours, qui a connu le même parcours fulgurant que celui du Dr. Boubou Cissé au sommet de l’État. Peut-être que c’est à cause de cela qu’il suscite à la fois peur et jalousie.
En sept ans, il a été ministre des Mines, ministre des Finances, cumulativement Premier ministre et ministre des finances. C’est un fait indéniable ! Si vous trouvez que ce parcours élogieux et éloquent est le fruit du hasard, c’est que vous n’avez encore rien compris du lobbying et du réseautage. En effet, grâce à son expertise, son expérience professionnelle et son carnet d’adresses, ce jeune cadre compétent est parvenu à s’imposer en un temps record et ne soyez pas surpris de le voir occuper le fauteuil présidentiel de Koulouba dans les mois à venir.
L’exemple typique d’une génération pragmatique
Dr Boubou Cissé appartient à une génération de jeunes cadres maliens que nous qualifierons de ‘’Génération pragmatique’’. Ils sont intelligents, bien formés et ils appartiennent à de très puissants réseaux d’influence à travers le monde. Ils savent ce qu’ils veulent dans la vie et ils se donnent toujours les moyens et les conditions de réaliser leurs ambitions à court, moyen ou long termes. Vous pouvez les haïr autant que vous le pouvez mais ils finiront toujours par vous vaincre ou vous convaincre.
Les frères du Prophète Youssouf, pour se débarrasser de lui, l’ont abandonné dans un puits. Quelques années plus tard, ils ont fini par être secouru par ce dernier, devenu roi d’Égypte. Comme pour dire que les méchancetés et les mesquineries n’ont aucune emprise sur le destin.
Par ailleurs, si IBK n’avait pas été débarqué de la Primature et de la présidence de l’Adema-PASJ dans les années 2000, il n’allait jamais être Président de l’Assemblée nationale en 2003, puis Président de la République en 2013. Parfois le chemin de la victoire passe par l’échec. Dr Boubou Cissé serait-il en train de suivre le même chemin qu’IBK ? En tout cas, rien ne prouve le contraire.
Le rouleau compresseur en marche…
Un cheval comme monture, un chapeau pour se protéger contre les rayons du soleil, une couverture pour se protéger contre les moustiques et les intempéries et un bâton de commandement, Mopti a intronisé de manière officieuse Dr Boubou Cissé comme le candidat de l’URD. Le reste est une question de lobbying et de réseautage…Le rouleau compresseur en marche. Faut-il le rappeler, Mopti (la Venise malienne) s’est mise dans les couleurs de l’URD pour accueillir un de ses valeureux fils. “Petit à petit l’oiseau fait son nid”. En cette période de précampagne, chaque pas posé par Dr Boubou Cissé le rapproche de plus en plus de son objectif qui est celui de briguer la magistrature suprême.
En politique, c’est l’influence qui crée de l’affluence. En faisant de lui citoyen d’honneur de la ville de Mopti, les autorités locales lui donnent non seulement la capacité d’influer sur ses pairs de l’Urd mais également sur tout ce qui concerne la vie politique et sociale de la commune urbaine de Mopti considérée comme un bastion électoral pour le parti du poignet de main. La conférence régionale de section de Mopti a été, sans nul doute, une énième occasion pour Boubou de regrouper autour de sa candidature des responsables politiques au niveau local, mais aussi au sein du bureau politique national. Le temps est l’autre nom de Dieu!
Ina Maïga
Source : Le Démocrate