Les autorités maliennes de la transition subissent actuellement une forte pression exercée par une puissance étrangère qui a décidé de mettre à contribution son réseau au sein duquel on retrouve des soutiens internes, Etats voisins, et même des groupes armés…
La côte de popularité du colonel Assimi Goita, Président de la transition Chef de l’Etat connait actuellement une hausse au sein de l’opinion nationale. Ce regain d’affection (d’estime ?) est parti des réseaux sociaux enflammés cette semaine par une information selon laquelle les autorités de la transition seraient en négociation avec Wagner, une société privée russe pour une intervention de ses forces au Mali confronté à une grave crise sécuritaire.
Alors que les autorités de la transition ne confirment toujours pas l’information donnée par une agence de Presse étrangère (Reuters), des messages téléguidés, commandités et souvent teintés de menaces à peine voilés, fusent de toute part. Objectif ? Contraindre le colonel Goita, si telle était son intention, à abandonner le projet. Derrière tout ce tapage semble se cacher la main invisible d’une puissance à la tête d’une force engagée sur notre territoire dans le cadre de lutte contre le terrorisme au Sahel. Cette puissance est en train de faire usage de pression multiforme, passant, souvent, par certains voisins pour arriver à ses fins, c’est-à-dire contraindre les autorités de la transition à renoncer à toute idée de déploiement des éléments de la société privée russe, Wagner.
Malgré la multiplication des déclarations par voies diplomatiques et la mise à contribution de certaines chancelleries, les autorités maliennes restent toujours muettes au sujet de cette affaire ; une attitude qui agace, de jour en jour, ce « partenaire » qui menace désormais de plier bagages et livrer le Mali à ses agresseurs. Il est suivi dans ses déclarations et menaces par un autre pays que le Mali a toujours compté parmi ses alliés historiques. Il s’agit de l’Allemagne qui menace également de se retirer si le déploiement de Wagner devient effectif. Ne trouvant toujours pas de réponse venant des plus hautes autorités maliennes, le « partenaire » a tenté d’intimider à travers la CEDEAO. En début de semaine, il est encore revenu à la charge et là il s’est exprimé, cette fois, à travers le Niger voisin dont le ministre des affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou s’est autorisé des propos inélégants et inamicaux envers notre pays et ses autorités.
Face à l’échec de toute cette stratagème, le voilà (encore) qui a décidé, cette fois, d’actionner sur un autre levier, celui de la CMA, mouvement des ex-rebelles séparatistes dont la colonne vertébrale est le MNLA. Dans une déclaration en date du 17 septembre dernier et signée de son porte-parole, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) s’est invité dans le débat, mettant en garde les autorités maliennes contre le déploiement des éléments de Wagner qu’elle qualifie, au passage de milices qui viendraient ajouter au malheur des populations civiles martyrisées par une décennie de crise. «Le gouvernement serait sur le point de conclure un Accord avec le groupe de mercenaires Russes (Wagner) pour leur déploiement au Mali », introduit le communiqué dans lequel la CMA dit condamner et s’opposer fermement à tout usage de milices quelle que soit leur nature et le motif qui les sous-tend. L’Etat malien, ajoute-t-elle, sera entièrement responsable de ce qu’il adviendrait s’il s’exécutait malgré tout. « La CMA prévient que si malgré tout l’Etat s’entête à déployer ces mercenaires, elle se verra dans l’obligation d’assumer pleinement et ouvertement sa responsabilité », menace la CMA qui semble oublier que c’est par sa bénédiction que des groupes terroristes venus de divers horizons se sont retrouvés sur notre territoire qui est finalement devenu un repaire des combattants de l’Etat Islamique au Grand Sahara qui attaquent au quotidien les forces régulières et tuent les populations civiles innocentes.
Ils sont aujourd’hui nombreux les maliens qui se sont montrés favorables à la signature d’un accord de coopération militaire avec la société Wagner. Ce soutien populaire est un solide mur sur lequel le président de la transition peut s’adosser et décider relativement à cette question.
Papa Sow
Source : Maliweb.net