Assises nationales de la refondation : Le colonel Assimi Goïta en porte-à-faux avec la CEDEAO et certains partis politiques

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Assimi Goita
Assimi Goita

En s’adressant au Maliens dans un discours télévisé, le mardi soir, à l’occasion de la fête d’anniversaire des 61 ans d’indépendance, le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a insisté sur la nécessité de tenir «  les assises nationales de la refondation ». Ce,  malgré l’opposition  de la CEDEAO et  les  soixante partis politiques  qui demandent  aux autorités de la transition de se consacrer à l’organisation des élections générales en 2022.

C’est un nouveau revers que   la junte à la  tête de la Transition au Mali vient d’infliger à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Les dirigeants de l’organisation ouest africaine  ont, récemment, indiqué qu’en raison du manque de temps, il n’est plus nécessaire d’aller à des Assises nationales de la refondation.

 Comme alternative, ils ont exhorté le gouvernement de transition à présenter rapidement un chronogramme détaillant le calendrier, les réformes et actions prioritaires qu’il est urgent d’entreprendre pour la tenue des élections présidentielle et législatives. La CEDEAO est appuyée dans cette position tranchée par le cadre d’échanges des partis politiques réunissant une soixantaine de formations politiques. Ce regroupement a enfoncé le clou en annonçant le boycott des Assises  nationales de la refondation et le rejet de la mise en place d’un organe unique pour la gestion des élections. La CEDEAO comme cette partie de la classe politique soupçonne l’exécutif de vouloir profiter de ses assises pour prolonger la transition.

 Visiblement, le Chef de la Transition, le Colonel  Assimi Goïta, ne conçoit pas les choses de la même manière qu’eux. A l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale, Assimi Goïta a clairement  indiqué que la refondation même de l’Etat  du Mali se pose avec acuité. Pour lui,  malgré les 61 ans d’indépendance,  dont la moitié sous l’ère  démocratique,  les maliens  sont  confrontés à des maux qu’ils ne cessent de décrier. Au nombre de ceux-ci,  il relève « le  manque de vision politique, le non-respect des textes, les dysfonctionnements institutionnels remarquables et de la répartition inégale des richesses nationales ». C’est pourquoi, affirme –t-il, il est  plus que jamais nécessaire  d’entreprendre des actions courageuses pour un nouveau Mali. Cela, ajoute-t-il,  passe  par la tenue très prochaine des Assises nationales de la refondation qui, selon lui, regrouperont toutes les forces vives de la nation. Pour le Président de la Transition, qui semble en phase  avec son premier ministre,  Choguel Kokala Maïga, objet de toutes les critiques,  ces assises  sont une belle perspective pour les maliens «  de  discuter de l’ensemble des préoccupations nationales afin d’impulser une vraie dynamique de changement ».

 «  Campagne d’audit des services publics »

Au-delà des assises,  le Président de la transition  a largement évoqué  la question de la justice. « La soif de justice du peuple malien est bien compréhensible car s’appuyant sur des faits évidents de corruption, de délinquance financière et d’impunité qui ne font que renforcer le malaise et le ressentiment des populations qui sont en réalité, les premières victimes de ce système destructeur », a souligné  le Colonel Assimi Goïta. Pour ce faire, il a annoncé « qu’une vaste campagne d’audit des services publics est actuellement en cours par les soins des différentes structures de contrôle et de lutte contre la corruption et la délinquance financière ».

A l’en croire, ces mesures de contrôle financier  en cours sont valables pour les départements de la Défense et de la Sécurité, notamment  l’audit des fonds alloués aux  lois d’orientation et de programmation militaire et sécuritaire. « A travers cette lutte, nous rassurons le peuple malien que ses attentes seront comblées car aucun privilège ne sera accordé aux personnes impliquées », a rassuré le Colonel Goïta, qui, au demeurant, a saisi cette occasion pour appeler au respect des principes sacro-saints de la procédure judiciaire afin que nul ne se méprenne sur la noblesse de l’engagement de l’exécutif malien.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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