Nana-Akufo-Addo à Bamako : La Cedeao, entre menaces et pressions

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Le président de la république du Ghana Nana Akufo-Addo et le président de la transition Assimi Goita
Le président de la république du Ghana Nana Akufo-Addo et le président de la transition Assimi Goita

Le retour à un régime civil, suite à des élections organisées aux échéances indiquées ! Voilà la ligne rouge sur laquelle veille la CEDEAO, qui entend maintenir la pression sur la junte au pouvoir.

Le président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO, le Ghanéen, Nana Akufo-addo, a effectué, dimanche dernier, une visite de 24h à Bamako où il s’est entretenu avec les autorités maliennes. Cette visite fait suite à une série de missions d’évaluation du Chef de la délégation, l’ancien président Nigérian, Good Luck Jonathan chargé de suivre l’évolution de la situation dans notre pays, depuis le coup d’Etat d’août 2020. Avec la visite du dimanche c’est une nouvelle phase que vient de franchir l’organisation sous-régionale dont le président-pour l’une des rares fois- se rend personnellement sur le terrain, pour rencontrer la junte soupçonnée d’être dans des combines et calculs, en vue du report de la date des élections fixée au mois de février 2022. Aux termes de la rencontre, les autorités maliennes n’ont pipé mots sur les points abordés avec Nana-akufo addo qui, non plus, est reparti sans faire de déclaration à la presse. Seules quelques bribes d’informations ont fuité de son entourage.

A en croire ces sources, le visiteur était venu à Bamako asséner ses vérités à la junte. Il aurait ainsi tenu un langage de fermeté aux autorités de la transition au sujet des élections qui, pour la CEDEAO ne peuvent se tenir à une date autre que celle de février 2022. Si ces informations sont crédibles, cela n’augure rien de bon dans les relations entre notre pays et cette CEDEAO décriée de jour en jour au Mali, à cause de sa position restée figer sur la crise malienne. Ils sont nombreux à s’interroger sur l’attitude de la CEDEAO qui n’aurait aucun égard pour les souffrances des peuples africains. Pour nombre de nos compatriotes, le travail, aujourd’hui entamé par la transition sied bien et s’inscrit en droite ligne des aspirations de changement des populations. Pour le malien lambda, rien ne justifie l’empressement de nos partenaires à vouloir nous imposer des élections qui risquent de nous faire revenir à la case départ. «Vouloir tenir à tout prix les élections en février prochain reviendrait à freiner cette bonne option prise pour le redressement du Mali, un pays qui a aujourd’hui mal jusque dans ses fondements», a confié à Maliweb.net M John, un enseignant à la retraite. Dans son petit «grin» de belotte, tous, pratiquement, désapprouvent la visite de Nana-akufo venu, selon eux «provoquer les maliens».

«Il vient demander à nos autorités d’organiser les élections en février sachant bien que les Maliens ne sont pas de cet avis» fulmine un autre habitant de Bamako. Sauf à vouloir fermer les yeux sur l’évidence, le visiteur du jour a pu, à la faveur de cette visite qui n’a pas dépassé quelques heures, voir les signes du rejet de cette principale demande de la CEDEAO. Le jour de son arrivée, à Bamako, des manifestants ont spontanément organisé un rassemblement devant l’hôtel où la délégation de la CEEAO a pris ses quartiers. Sur une banderole les manifestants réaffirment leur soutien à la transition et disent non aux élections en février. Aujourd’hui, la Communauté internationale, la CEDEAO en tête commettrait une grossière erreur en voulant faire fi de la réalité qui prévaut au Mali où, les autorités actuelles de la transition restent en phase avec les populations qui manifestent de la répulsion pour les demandes d’une certaine classe politique, de la CEDEAO, de la France et tous ceux qui portent de telles exigences qui ne visent qu’à briser l’élan amorcer par les nouvelles autorités qui entendent redonner au Mali sa souveraineté dans le concert des nations. Au moment où des voix s’élèvent pour demander urbi et orbi une CEDEAO des peuples en lieu et place de l’existant, la CEDEAO des Chefs d’Etats, cette organisation se doit d’être plus attentive aux messages que lui envoie aujourd’hui le Mali et qui peuvent bien faire tâche d’huile. La vérité est que Bamako a visiblement opté d’ignorer les menaces émises par cette CEDEAO et complices, pour se consacrer à l’essentiel, à savoir la mise en œuvre de son agenda qui prévoit des Assises Nationales de la Refondation à l’issue desquelles seront jetés les jalons d’un nouveau Mali.

Papa Sow

Source : Maliweb.net

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