Dans un communiqué rendu public lundi, la Direction de l’information et des relations publique des armées a annoncé l’interpellation de 14 suspects qui pourraient être impliqués dans les exactions, assassinats ciblés et brûlures des récoltes. Des patrouilles aéroterrestres ont permis de mettre le grappin sur ces personnes dans la commune de Niono, plus précisément dans la zone de N’Dola.
Les maisons sont rasées et des incendies ont laissé des marques noires au sol. Dans cette région rattrapée par les violences djihadistes et intercommunautaires, les villages sont désertés les uns après les autres.
La crise a entraîné une diminution drastique des surfaces cultivées. Et la production de riz menacée par des attaques terroristes. Ces attaques pourraient compromettre les prévisions de production de riz et des acteurs agricoles craignent une crise alimentaire. Mais les paysans ne savent plus où donner de la tête. Ils ont tout perdu après des attaques. Pailles de riz brûlées, matériels agricoles incendiés… Les assaillants sont entrés dans les rizières situés dans les villages B6 Bolibana, Dabakourou ou encore N’debougou pour perturber les récoltes de cette céréale cultivée essentiellement dans cette partie du pays traversée par le fleuve Niger. C’est depuis septembre où la récolte a commencé que les terroristes empêchent les paysans d’aller dans leurs champs. Ils incendient tout pour les dissuader. Là, à part la production de riz, les terroristes ont brûlé dans la journée les motoculteurs et les batteuses agricoles, des équipements de travail essentiels.
Mais en août les jihadistes avaient menacé les cultivateurs qui voulaient aller dans les champs pour y entretenir les plants mis dans leurs parcelles. Certains avaient résisté aux menaces. Maintenant que c’est la récolte et que le riz est venu à maturité, les jihadistes attaquent leurs champs. Les producteurs sont dans un grand désarroi.
Le coût de production du riz est très important. Les paysans contractent des prêts pour financer l’achat des intrants comme l’engrais ou les semences au début de la campagne agricole. C’est après la récolte qu’ils procèdent au remboursement. Ils n’ont désormais plus rien. Comment vont-ils faire maintenant pour nourrir leur famille ? En mars après plusieurs séries d’attaques, un accord de cessez-le-feu avait été signé en mars entre la Katiba Macina et les chasseurs traditionnels dozos constitués en milices d’autodéfense contre les jihadistes. Mais il a été rompu en juillet, et les attaques meurtrières ont repris.
Environ 100 000 hectares de rizière, répartis sur sept zones agricoles, sont irrigués dans la région de Ségou grâce au barrage de Markala, situé sur le fleuve Niger. De ces terres agricoles, supervisées par l’Office du Niger en charge du développement agricole, sortent près de la moitié des deux millions de tonnes de riz produites annuellement au Mali.
Par ailleurs le communiqué a fait état « des images macabres » qui « ont inondé les réseaux sociaux dans le but de discréditer les actions impartiales menées par les FAMa dans cette zone. Ces images prises dans un autre contexte, dont les FAMa ignorent l’endroit, ne correspondent pas aux opérations menées ». Et de préciser qu’une « enquête est immédiatement ouverte pour faire la lumière sur les allégations portées contre les Forces armées maliennes ».
Source : L’Informateur