Il s’agit du dénouement d’une vielle affaire qui blanchit par ricochet le fils aîné de l’ancien président de la République, Karim Keita, accusé en son temps d’avoir tiré les ficelles d’un braquage dont avait été victime un convoi du fils du Cherif de Nioro. On était en 2018 en pleine campagne présidentielle. Mais il est apparu que l’acte portait plutôt la signature d’Amadou Kouffa. Il nous revient que ce dernier, après avoir longtemps nié son implication, a fini par admettre une responsabilité dans l’attaque et s’est par conséquent engagé auprès du Cherif de Nioro à réparer le préjudice matériel infligé à sa famille. De source concordante, le nouveau seigneur du Macina s’est récemment exécuté en cheminant l’équivalent en espèces sonnantes et trébuchantes du nombre de véhicules détruits dans la zone de Nara par ses hommes. Chaque propriétaire de véhicule de la délégation arraisonné par les hommes de Kouffa a ainsi perçu le prix de son engin détruit. Seulement voilà : les bénéficiaires n’ont pas formellement disculpé celui qui avait si longtemps porté injustement la responsabilité de l’attaque.
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Quand la Police Malienne se goure
La police malienne est déterminée à se faire rémunérer à la proportion de sa contribution au trésor public. En tout cas, des voix s’élèvent de plus en plus en faveur de cette revendication, allusion faite à la manne générée par la police aux moyens des contraventions infligées aux usagers de la route et de frais perçus pour le compte du trésor public sur l’établissement de documents comme les cartes d’identité, les certificats de résidence, les légalisations, entre autres. La police s’identifie ainsi à d’autres structures d’ordre financier tels la douane ou encore les impôts, dont les agents bénéficient de ristournes au prorata de leurs contributions aux recettes budgétaires. Il est question visiblement de transformation de la police en service d’assiette, ni plus ni moins – alors que les structures de cette nature se singularisent par la conception des stratégies de fiscalisation à même de générer les ressources qu’ils apportent. Ainsi la réclamation des syndicats de la police est d’autant plus lourde de conséquence qu’elle pourrait déboucher sur les dérives les plus invraisemblables au détriment d’usagers déjà en proie aux rançonnements et persécutassions de l’insatiable routière.
La Rédaction
Source : Le Témoin