Les termes de référence des assises nationales de la refondation nationale ont été validés la semaine dernière.
En effet, depuis 2012, le Mali est confronté aux conséquences d’une nouvelle rébellion dans le septentrion du pays qui a favorisé l’avènement d’une crise multidimensionnelle ébranlant les fondements de la Nation elle-même. La dégradation progressive de la situation sécuritaire, conséquence de la déliquescence accrue de l’État pendant plusieurs décennies, s’est ajoutée aux dysfonctionnements des institutions étatiques, au délitement du lien social et à l’effritement de la cohésion sociale.
Cette crise s’est aggravée au fil des années entrainant en 2020 un vaste mouvement de contestation populaire qui a engendré le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Composé de partis politiques, de syndicats, d’organisations religieuses et de la société civile, le M5-RFP a été créé pour, entre autres, lutter contre la corruption, la mauvaise gouvernance, le népotisme et l’impunité, la prise en otage de l’Etat par une oligarchie. Ce mouvement populaire a exigé et obtenu le départ de l’ancien Président et de son régime, avec le concours des Forces armées et de sécurité conduites par le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) le 18 Août 2020.
Aussi, face aux menaces existentielles de l’État et de la Nation, le Gouvernement juge indispensable d’œuvrer à la Refondation du Mali, qui s’inspirera en premier lieu du patrimoine politico-institutionnel et des valeurs sociétales déjà partagées par l’ensemble du peuple malien.
Ainsi les Autorités estiment que la période de Transition en cours est une opportunité pour le Peuple malien de se concerter autour de la vision du changement et des réformes globales nécessaires, d’identifier les goulots d’étranglement qui empêchent la mise en œuvre des propositions de solutions pour restaurer les principes républicains et démocratiques et corriger les faiblesses et failles qui ont gangrené le système de gouvernance.
Ces assises qui se tiendront du 20 au 26 décembre prochains, seront placées sous la présidence du Président de la Transition, Chef de l’Etat. Elles ont pour objectif principal de faire l’état de la Nation et engager un véritable processus de refondation du Mali. – tirer les leçons apprises à travers la synthèse des conclusions, recommandations et résolutions des différentes rencontres (forums, assises nationales, états généraux, Conférence d’entente nationale, Dialogue national inclusif, journées de concertations nationales sur la Transition…) ;- proposer un nouveau contrat national de stabilité sociale, politique, sécuritaire, économique et social tiré de notre expérience en matière de gouvernance ;- avoir une compréhension commune des enjeux et défis pour le meilleur choix des réformes …
Tous les thèmes abordés.
Les ANR plancheront sur treize (thématiques) dont entre autres : Défense et Sécurité – Souveraineté – Lutte contre le terrorisme – Question géostratégiques et géopolitiques ; Justice et Droits de l’Homme – Gouvernance – Transition numérique – Médias ; Politique étrangère – Coopération internationale – Maliens établis à l’Extérieur –Intégration africaine ; Dialogue social : enjeux, défis et perspectives – Reformes sociales – Fonction publique – Formation – Emploi des jeunes – Entreprenariat ; Planification Développement économique et industriel – Développement rural – Questions économiques et financières – Fiscalités dépenses publiques ; Santé et Affaires sociales – Questions humanitaires – Réfugiés et déplacés internes ;: Administration du territoire – Réorganisation territoriale/Détermination des Circonscriptions électorales – Décentralisation – Accès aux services sociaux de base – Questions foncières ;: Paix, Réconciliation et Cohésion Sociale – Appropriation Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger-Démobilisation – Désarmement – Réinsertion …
Une participation inclusive
S’agissant de la participation, les assises nationales concerneront routes les couches de la société ainsi que toutes les Régions du pays et de diaspora. Aussi, Il est attendu 150 participants par Assises au niveau régional (20 régions), 300 participants pour les Assises du District de Bamako et 1000 participants pour les Assises au niveau national.
En outre, les Assises Nationales de la Refondation auront un caractère décentralisé sur toute l’étendue du territoire et dans les pays de résidence des Maliens établis à l’Extérieur, et se tiendront sur la période indicative de 9 à 15 semaines, allant de la semaine du 20 au 26 septembre à la semaine du 20 au 26 décembre 2021. Elles se dérouleront en séances plénières et en groupes de travail, conformément au Règlement intérieur et au calendrier qui seront adoptés par le Panel des Hautes Personnalités
Au niveau national, les travaux seront présidés par le Panel des Hautes Personnalités. Et rassembleront à Bamako :- les représentants des Institutions de la République ; – les représentants du Conseil National de Transition ;- les représentants des départements ministériels ;- les anciens présidents d’Institutions et les anciens Premier ministres ; – les représentants des forces armées et de sécurité ;- les représentants des Autorités administratives indépendantes ; – les délégués de la diaspora (Maliens établis à l’extérieur) ; les délégués des régions et du district de Bamako ;- les représentants des partis et organisations politiques ; – les représentants des mouvements signataires et non signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ;- les représentants des autorités traditionnelles ; – les représentants des confessions religieuses ;- les représentants de la coordination des associations et organisations de femmes;- les représentants du conseil national des jeunes ;- les représentants des ordres professionnels et des chambres consulaires ;- les représentants des organisations socio-professionnelles et des centrales syndicales ;- les représentants des communicateurs traditionnels et des griots ;- les représentants des faitières des organisations de la société civile ;les représentants des Universités ;- les représentants des chasseurs traditionnels ;- les représentants des personnes vivant avec un handicap ;- les représentants des organisations communautaires ;- les représentantes de la Coordination des Femmes des Partis politiques ;- les représentantes du Réseau des Femmes Anciennes Ministres et Parlementaires ;- les représentants des cercles de réflexion ;- les représentants des organisations de la presse ;- les personnes ressources.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube