Au Mali, Housseini Amion Guindo dit « Poulo » accuse les autorités de transition d’avoir tenté de le faire enlever. Au sein du Cadre d’échange qu’il préside et qui regroupe une grande majorité des principaux partis politiques maliens, l’inquiétude et la stupéfaction dominent.
Ancien ministre et président du Cadre d’échange des partis politiques et regroupements de partis politiques pour une transition réussie, qui s’oppose aux autorités sur, notamment, l’allongement de la durée de la transition, Housseini Amion Guindo a expliqué à RFI avoir reçu des informations sur une tentative d’enlèvement, ou plutôt d’arrestation extrajudiciaire, orchestrée par les plus hautes autorités.
Caché quelque part au Mali, il affirme détenir des preuves et promet de les rendre publiques prochainement. À ce stade, ni la présidence ni la primature n’ont souhaité réagir à ces accusations. Mais ses compagnons politiques n’ont pas tardé à faire part de leur consternation. « Si c’est avéré, c’est très grave », déplore Marimantia Diarra. S’il rappelle le peu d’éléments disponibles sur cette affaire à ce stade, le président de l’Adema fait part de sa « stupéfaction », de sa « déception », et appelle les autorités de transition à « éclairer l’opinion nationale et internationale pour comprendre ce qui se passe. »
J’informe l’opinion nationale et internationale que j’ai été victime d’une tentative d’enlèvement hier soir à mon domicile.
Par la grâce de Dieu, bien que choqués, mes proches et moi sommes indemnes et en lieu sûr. #Mali 1/3 pic.twitter.com/zuJC71MmX3
« Acte odieux »
« C’est inquiétant ! », poursuit Moussa Mara, du parti Yelema. « Housseini Amion Guindo affirme qu’il a des preuves : il faut qu’il les produise et qu’il porte plainte », pose l’ancien Premier ministre, qui souhaite qu’une enquête soit mise en place « pour connaître les éventuels commanditaires et les traduire en justice ». « S’en prendre à lui, conclut Moussa Mara, n’augure rien de bon pour les temps à venir. »
Abidina Karembe, du parti Asma, fait quant à lui part de son « indignation » face à « cet acte odieux », incompatible avec un État de droit.
L’ancien ministre, vraisemblable futur candidat à la présidentielle, promet de bientôt réapparaitre publiquement « pour faire face ». « À qui profite tout cela ? » s’interroge enfin Abidina Karembe, qui demande lui aussi aux autorités de faire la lumière sur cet événement.
C’est un événement qui reste assez sombre et assez flou. Cela nous inquiète