Dans une déclaration rendue publique, hier, lundi 22 novembre 2021, le Président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Tiébilé Dramé, ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, a réagi aux propos tenus, le 11 novembre 2021, par le Premier ministre de la transition, Dr. Choguel Kokalla Maïga, lors de sa rencontre avec les chefs de villages et de quartiers. « Faisant fi de la situation générale du pays qui se détériore jour après jour, le Premier ministre apparaît pour ce qu’il est: le plus grand diviseur commun du pays (PGDCP) au moment où le Mali a besoin de rassemblement en ces circonstances historiques graves », a souligné Tiébilé Dramé dans sa déclaration. Ainsi, le PARENA, par la voix de son président, Tiébilé Dramé, invite la présidence de la transition et le CNT (Conseil national de transition) à clarifier leurs positions sur le multipartisme et la préservation du cadre démocratique.
Cette déclaration du PARENA sur les « nostalgiques de la dictature et du parti unique, et leur projet de restauration autoritaire » dénonce les attaques du Premier ministre de la transition et celles du Porte-parole du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques) contre le cadre démocratique et républicain instauré au Mali depuis le renversement du régime de parti unique en mars 1991. « Jetant peu à peu les masques et cachant difficilement leur haine de la démocratie et du pluralisme politique, les héritiers du CMLN (Comité militaire de libération nationale) et de l’UDPM (Union démocratique du peuple malien), que sont Choguel Maïga et Jeamille Bittar, ont multiplié les déclarations provocatrices et les attaques frontales contre les acquis démocratiques obtenus de haute lutte et dont les tenants de l’UDPM ont été parmi les principaux bénéficiaires », a souligné Tiébilé Dramé dans sa déclaration.
Avant de déplorer les propos tenus par le Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga en ce mois de novembre 2021. « En effet, recevant des chefs de villages et de quartiers, le 11 novembre 2021, regrettant le temps du parti unique, exprimant ouvertement sa nostalgie de la dictature, le Premier ministre a déclaré : « le seul et indiscutable bilan que la démocratie nous a légués est la floraison des associations et des partis politiques ». Embouchant la même trompette, le Porte-parole du M5 a déclaré sur LTV: « je profite de votre micro pour demander au colonel Assimi de dissoudre l’ensemble des partis politiques …..et que la constitution de la 3è République soit suspendue… ». Faisant fi de la situation générale du pays qui se détériore jour après jour, le Premier ministre apparaît pour ce qu’il est: le plus grand diviseur commun du pays (PGDCP) au moment où le Mali a besoin de rassemblement en ces circonstances historiques graves », a indiqué le président du PARENA, Tiébilé Dramé.
Selon lui, la transition est entrée dans une nouvelle phase, celle de l’hégémonie des partisans de la dictature qui utilisent le pouvoir d’État transitoire pour faire l’apologie du parti unique et menacer les libertés démocratiques. Pour Tiébilé Dramé, le Carré des Martyrs, le Pont des Martyrs, le Monument des Martyrs et la Pyramide du Souvenir sont, entre autres, des symboles indélébiles de la lutte héroïque du peuple malien, pendant des décennies, pour sa dignité et pour la liberté.
A cet effet, il a rendu hommage à nos martyrs. « Hommage à ceux qui sont morts dans les cachots de la dictature, à ceux qui ont porté et qui portent les cicatrices indélébiles d’abominables tortures, aux déportés dans les bagnes du Sahara, aux exilés ! », a-t-il dit.
Devant les assauts répétés contre le cadre démocratique et républicain, contre la constitution de 1992, contre les acquis de la révolution de mars 1991, le PARENA, par la voix de Tiébilé Dramé, invite la présidence de la transition et le CNT à clarifier leurs positions sur le multipartisme et la préservation du cadre démocratique. Le Parti Bélier-blanc invite aussi les démocrates épris de liberté et de justice dans la diaspora, à Bamako et dans les régions à faire front contre « les velléités dictatoriales et liberticides du régime du M5 ».
En outre, le PARENA exhorte les sensibilités marginalisées du M5 à se démarquer clairement et nettement de l’aventurisme politique qui menace les fondations du régime démocratique et républicain. « Le Parti pour la renaissance nationale invite les Maliennes et les Maliens, les démocrates de tous horizons, tous ceux qui sont épris de liberté et de justice, tous les acteurs et héritiers de mars 1991 à se rassembler pour mettre en échec: les projets de restauration, en cours, de l’ordre ancien ; la falsification et la réécriture de l’histoire du Mali, notamment la résistance à l’autocratie, la lutte pour l’avènement de la démocratie ainsi que pour les progrès enregistrés dans la satisfaction des droits économiques et sociaux. Tous debout et unis pour relever le Mali et le sauver! », révèle la déclaration du PARENA, sous la plume de son président, Tiébilé Dramé.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain