Gouvernance de Transition : Choguel lâché en plein vol ?

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Choguel Kokalla Maiga, Chef du gouvernement, premier ministre
Choguel Kokalla Maiga, chef du gouvernement, premier ministre

Depuis, plusieurs semaines, le Premier ministre de Transition (pardon, de rectification) semble « abandonné en plein vol » par la plupart de ses alliés du M5-RFP, qui avaient pourtant cru en lui, à sa nomination en juin 2021.

De sources concordantes, les principaux alliés du Premier ministre de rectification, qui avaient fait la pluie et le beau temps du M5-RFP (le mouvement tombeur d’IBK) peinent à réaffirmer aujourd’hui leur proximité de vue avec le locataire provisoire de la primature. Que ce soit Me Mountaga Tall, Konimba Sidibé, Me Mohamed Aly Bathily, Mme Sy Kadiatou Sow, pr Clément Dembélé, c’est la désillusion totale. Idem pour Cheick Oumar Sissoko de l’alliance EMK, il faut simplement limoger le Premier ministre pour ses manœuvres et tromperies…

Certains de ces ténors politiques cachent difficilement leur désarroi. « Il n’écoute personne et se comporte en seul détenteur de la vérité », a lâché l’un de ces leaders politiques, parlant du Premier ministre. Et cet autre de critiquer vertement la poursuite judiciaire contre Issa Kaou Djim. « J’ai cherché en vain le Premier ministre pour lui dire que je n’étais pas d’accord avec l’arrestation et la détention d’Issa Kaou Djim… C’est une dérive », a-t-il fulminé. Avant de se dresser contre ses prises de positions hostiles à la France et aux partenaires du pays. « On ne va quand même pas ouvrir plusieurs fronts à la fois, surtout qu’au plan des actions, on ne voit rien pour le moment ».

Si Modibo Sidibé des FARE Anka Wuli estime que « l’esprit dans lequel est pensé la refondation » par le Premier ministre est « différent de sa conception », Me Mohamed Bathily, lui, accuse les Autorités de la transition en général et, en particulier, le chef du gouvernement, de « laxisme au point d’être incapable de présenter à la Communauté internationale un plan qui pourrait le convaincre de proroger la transition ». « J’ai cherché en vain à entrer en contact avec le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga. Je lui ai envoyé un message écrit et vocal pour le rencontrer, afin de pallier ce problème, sans succès » a t-il déclaré.

Pendant ce temps, Mme Sy Kadiatou Sow, avertit que « la réussite de la Transition ne se fera pas dans la stigmatisation d’une partie des acteurs politiques, notamment ceux du Mouvement Démocratique de mars 1991 ». Elle reproche donc à Choguel de stigmatiser ceux qui ont lutté pour l’avènement de la démocratie au Mali. Sans compter Tiébilé Dramé du PARENA et d’autres leaders politiques, qui décrient la méthode de gouvernance de dr Choguel Maïga. Ils reprochent au chef du gouvernement sa « haine de la démocratie et du pluralisme politique »

A ce clash de ses alliés et d’une partie de la classe politique, qui évoque une crise de confiance » avec lui, s’ajoute une sorte de désaveu de la part de certains hauts gradés de l’Armée. Et les colonels, hommes forts du pays, semblent avoir décidé de prendre les choses en mains, en reprenant langue avec la classe politique pour tenter de rassembler les forces vives au chevet de la Transition. En donnant l’impression d’écarter Dr Choguel Kokalla Maïga, qui apparaît désormais comme lâché « en plein vol », ou peut-être en sursis encore. Puisque le chef de l’Etat semble lui conserver encore une certaine confiance de la dernière chance. Ce sera, confie un habitué des couloirs du palais de Koulouba, une chance offerte au Premier ministre pour aider à décrisper les relations du pays avec ses partenaires (CEDEAO, UA, UE, France, USA, etc). Si cet objectif n’est pas atteint, dans les prochaines jours, Choguel sera-t-il alors victime d’un… « abandon en plein vol » ? Wait and see !

Bruno D SEGBEDJI

Source : Mali Horizon

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