Les deux membres du gouvernement ont donné des éclaircissements sur les préoccupations ayant trait au processus de paix et au secteur de la culture
Lors de ce grand oral hier au Centre international de conférences de Bamako, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale a été le premier à passer devant le CNT.
Le colonel-major Ismaël Wagué répondait aux questions d’Amadou Keïta, sur l’état de mise en œuvre de l’Accord pour la paix, les difficultés rencontrées, les actions envisagées pour sa relecture, les dispositions prises pour ramener l’entente entre les populations de la Région de Kayes et asseoir une paix durable dans celles de Mopti et Ségou, etc.
D’entrée de jeu, le colonel-major Ismaël Wagué a indiqué que depuis sa signature, l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger a enregistré des avancées notoires dans la mise en œuvre de ses quatre volets que sont les questions politico-institutionnelles, la défense et la securité, le développement social et culturel et l’aspect réconciliation, justice et les questions humanitaires.
Le ministre Wagué a cité, entre autres, l’adoption de 21 textes législatifs et règlementaires relatifs à la décentralisation, la révision prochaine de la Constitution, l’intégration de 1.764 ex-combattants sur 1.800 initialement prévus. Il a aussi évoqué la création et le fonctionnement de l’Agence de développement régional (ADR), la création et l’opérationnalisation de la Zone de développement des régions du Nord ainsi que la mise en place du Fonds de développement durable et la signature de la convention de financement de 16 projets des collectivités territoriales couvrant tout le pays.
D’autres réalisations concernent la tenue de la Conférence d’entente nationale en 2017, l’adoption de la Loi d’entente nationale et des textes relatifs à la Politique nationale de réparation au niveau du gouvernement. Malgré les avancées, le ministre Wagué a reconnu toutefois des difficultés qui sont liées notamment à la révision constitutionnelle, au concept de l’Armée reconstituée, aux questions des quotas des ex-combattants pour le DDR, à la faiblesse des ressources financières.
DÉLOCALISATION DE L’INA- Quant au ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, il répondait aux questions de Rahamata Diaouré sur le projet de Grand théâtre à Bamako, les contours de la délocalisation de l’Institut national des arts (Ina), le décaissement du fonds de soutien aux artistes dans le contexte de la Covid-19, etc.
À ce propos, Andogoly Guindo a signalé que son département avait initié le projet de Grand théâtre à Bamako bien avant la visite du président turc en 2018. Cela, dans le cadre de la mise en œuvre du document de politique culturelle nationale dont l’un des axes majeurs porte sur le renforcement et le développement des infrastructures culturelles.
Le ministre Guindoa ajoutera ensuite que son département a, en 2017, initié ce projet dont le site devrait concerner une superficie d’environ 10 hectares. Et à l’époque, c’est le flanc de la colline aux abords du Conservatoire des arts Balla Fasseké Kouyaté qui avait été indiqué au ministère. Cependant, il dira que le ministère de l’Environnement a rappelé que la zone est indisponible, car située dans la forêt classée de Koulouba. Il a fait savoir que son département s’est finalement rabattu sur la Place du cinquantenaire pour ce projet.
Pour ce qui concerne l’Ina, le ministre Guindo a précisé que dans sa quête de site pour accueillir la nouvelle école, son département a sollicité et obtenu du ministère des Domaines, la mise à disposition d’une parcelle de 3 hectares dans la zone aéroportuaire. Une convention de réalisation de l’infrastructure a été signée entre le ministère de la Culture de l’époque et une société de la place qui est en train de réaliser les travaux. Ladite convention stipule qu’après la réalisation de l’infrastructure, le titre foncier de l’Ina pourrait être cédé à cette société en contrepartie des réalisations faites.
D’après lui, cette nouvelle infrastructure sera réalisée à un coût au moins égal à la valeur de l’actuel Ina estimée à environ 2,52 milliards de F cfa. Les membres du CNT ont aussi examiné le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2021-012/PT-RM du 29 septembre 2021 autorisant la ratification de l’accord de financement Mourabaha signé le 22 avril 2020 entre le gouvernement et la Société internationale islamique de financement du Commerce (ITFC) concernant l’achat de produits pétroliers et leur vente à notre pays. Ledit projet de loi, défendu par le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau Lamine Seydou Traoré, a été adopté par 101 voix pour, 0 contre et 0 abstention.
Dieudonné DIAMA
Source : L’Essor