La Ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founé Coulibaly, a lancé hier, jeudi 25 novembre 2021, à Kangaba, en présence de la représentante du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Mali et des Partenaires Techniques et Financiers, Mme Beatrice Eyong, Matheuse Prorok, représentant de l’Ambassade de l’Union Européenne au Mali, Maijan Shippers, chef de coopération des pays-Bas au Mali, Cheick Mbengue, responsable adjoint de l’UANFP au Mali, les autorités administratives, traditionnelles, les populations, la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Jusqu’au 10 décembre prochain, le gouvernement malien (initiateur de ladite campagne) et ses partenaires intensifient les sensibilisations des populations maliennes sur les violences à l’endroit des femmes et des filles.
Pour relever le défi de la mobilisation et de la sensibilisation, l’édition de cette année est fêtée autour de deux thèmes : au plan mondial, il s’agit de : «Orangez le monde : mettre fin à la violence contre les femmes maintenant», et sur le plan national, il s’agit de « La fin de la violence contre les femmes et les filles : une priorité pour le Mali, je m’engage !» Le représentant du maire de Kangaba, Mamady Diabate, Mme Bah Doumbia, porte-parole des femmes de Kangaba, le représentant du chef de village, se sont tous dits émus du choix du Ministre Wadidié sur leur localité pour célébrer cette journée. Ils se sont réjouis vivement de la création d’un service au sein du Centre de santé de référence de Kangaba pour s’occuper des cas des violences basées sur les femmes, les filles et même les hommes. Cette cérémonie, dit Béatrice, marque notre volonté commune à œuvrer sans relâche pour mettre fin aux violences basées sur le genre en général et aux violences faites aux femmes et aux filles en particulier. Les statistiques, poursuit-elle, ne sont pas reluisantes dans cette lutte. « En 2020, 6605 incidents de violences basées sur le genre ont été rapportés par les acteurs du Système d’Information sur les VBG (GVBIMS) », a déclaré Mme Beatrice.
Et d’ajouter : « Entre juillet et septembre 2021, au moins 3354 incidents de VBG ont été rapportés contre 1663 cas à la même période en 2020, soit une augmentation de 65%. Environ 100% des personnes survivantes sont des femmes. Les enfants de moins de 18 ans représentent une tranche non négligeable des personnes survivantes, soit 58% des cas, dont 38% sont des filles de moins de 18 ans et 5% sont des garçons de moins de 18 ans. Toujours dans la même dynamique, entre avril et juin 2021, les acteurs du GBVIMS ont enregistré 43% de violences sexuelles dont 29% de viol contre 7% de viol au cours de la même période en 2020. »
Malgré les séries de sensibilisations et d’informations sur le respect des droits humains, déplore Mme Beatrice Eyong, la violence physique entre partenaires sexuels demeure très fréquente au Mali et semble être banalisée par la perception générale. « Selon EDSM 2018, 79 % de la population pensent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme. En termes d’accès aux services de prise en charge, en juin 2021, environ 67% des communes du Mali ne disposent d’aucun service de prise en charge des cas de violences basées sur le genre, tandis que 71% des services disponibles sont essentiellement orientés vers l’appui psychosocial et le référencement », a indiqué Me Béatrice.
Mme Wadidié Foune Coulibaly a, au nom du gouvernement, réaffirmé la volonté de son département d’intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Elle a promis que cette campagne des 16 jours d’activisme sera mise à profit pour organiser un certain nombre d’activités. L’on note entre autres, l’information et la sensibilisation des communautés, notamment les scolaires et les universitaires sur l’ampleur et les conséquences qui découlent des violences faites aux femmes et aux filles. A l’occasion aussi, dit-elle, les communautés seront incitées à dénoncer immédiatement les auteurs des violences, tout en accentuant la formation et le plaidoyer à l’endroit des décideurs. Le Mali, dit le ministre, a toujours montré sa volonté de lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles. C’est pour cette raison que, ajoute la ministre Wadidié, de nombreuses initiatives ont été prises de même que des actions fortes développées par l’Etat du Mali, en collaboration avec les partenaires, pour mettre en place et renforcer le cadre sécuritaire, politique, juridique, institutionnel, programmatique et stratégique en matière de protection et de promotion des droits des femmes et des filles.
La traduction de cette volonté en acte concret, déclare Mme Wadidié, s’explique par la mise en place d’une Politique nationale genre (PNG) par le gouvernement malien.
Hadama B. FofanA
Source : Le Républicain