Morila S.A. : « C’est la méconnaissance des textes qui pousse certains à manifester contre les responsables de la mine »

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Mine d'or de morila
Mine d'or de morila

Depuis la reprise des activités dans la mine de Morila, il y a quelques mois, certains jeunes de la communauté nourrissent « des ambitions démesurées » pour le recrutement du personnel de la mine. C’est pourquoi les manifestations de mécontentement ont dégénéré, les 24, 25, 26 et 27 novembre 2021, avec des barricades sur toutes les issues qui mènent à la mine, d’où l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestants qui avaient déjà réussi à mettre le feu dans certaines parties de la mine. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Les dégâts ont été limités, mais un jeune manifestant, légèrement blessé au niveau de l’épaule, a été transporté à l’hôpital Gabriel Touré. Du 6 au 8 décembre 2021, une mission, composée des hommes de médias, de la presse écrite, orale et audiovisuelle, s’est rendue dans les localités concernées pour constater les faits.

La mine de Morila, qui était destinée à la fermeture à l’horizon 2020 et 2021 pour se transformer en un centre agrobusiness, a finalement trouvé un nouvel investisseur, FREFINCH, qui a repris les activités après le départ de la compagnie Barrick. Selon Drissa Arama, DG de Morila SA, depuis mars 2017, la Mine de Morila a connu beaucoup de péripéties ces derniers temps.  « La fermeture était prévue en décembre 2020 ou en mars 2021 au plus tard, car l’investisseur Barrick avait jugé que la mine de Morila n’était plus économique, mais nous avons eu la chance de convaincre  un autre investisseur  FIREFINCH, une compagnie junior a pris possession de la mine et a développé certaines recherches géologiques pour pouvoir continuer les activités. Actuellement, nous sommes en train de viser une nouvelle vie de la mine d’une dizaine d’années. Avec cette nouvelle perspective, les attentes des gens sont en train de grandir du jour au jour. Chacun veut avoir sa part. Ce qui n’est pas possible, toute chose qui a provoqué les manifestations de certains jeunes au sein de la communauté et des désinformations ont certainement envenimé la situation», a-t-il indiqué. Pour lui, chaque Malien doit avoir sa chance de travailler dans la mine. Selon le code minier, dira-t-il, l’emploi non qualifié doit être 100% Malien, mais nous sommes en train de donner 100% à la communauté. «Notre politique est que les habitants de la localité puissent tirer le maximum de profit de l’activité aurifère. Nous avons développé un programme de recrutement dans la communauté et aussi développé des projets de développement communautaire dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’élevage, de l’art et la culture pour que la communauté puisse profiter de cette activité. Nous sommes en train de développer des programmes de formation des jeunes dans la communauté, dont 4 sur 8 stagiaires sont déjà prêts à conduire des engins lourds », a-t-il expliqué. Selon le directeur, la mine de Morila a construit des salles de classe, des centres de santé, des forages dans plusieurs localités touchées par les activités de la mine et contribue à plus 500 millions de  francs CFA par  an, repartis entre la région, le cercle dont plus de 300 millions de francs CFA dans les communes directement touchées.

Une franche collaboration entre la mine et les élus

Un élu local rencontré, Tènèman Diarra, maire de la commune rurale de Wola, a expliqué que la collaboration entre la mine de Morila et les élus est très bonne. « Le constat est là, vous êtes arrivés ce matin à l’improviste, mais vous nous avez trouvés tous ensemble en réunion : les élus, l’administration et les agents de la mine. Donc, la collaboration est franche. La mine ne fait rien sans nous consulter », a-t-il dit. Avant d’ajouter que concernant l’analyse de l’eau, les élus des localités touchées ont fait leur propre contre analyse pour voir si l’eau n’aura pas d’effets néfastes sur la population, sur les animaux aquatiques et sur le jardinage, parce que les élus sont les représentants de la communauté. Mais, ajoute-t-il, les résultats ont prouvé que l’eau concernée n’a pas de conséquence grave.  « Grâce à la mine, nous avons construit une direction d’école, une maternité, un dispensaire avec pharmacie, un forage. La contribution de la mine par rapport au payement des taxes et patentes s’élève à 26 millions par an. C’est la méconnaissance des textes qui pousse certains à se manifester contre les responsables de la mine sinon il n’est écrit nulle part que les habitants doivent être uniquement recrutés par la mine», a-t-il soutenu.

L’administration impliquée dans les activités de la mine

Mme Traoré Fatou Traoré, sous-préfet de Sanso, a indiqué  qu’il y a une bonne collaboration entre la mine et l’administration de Sanso. Pour elle, l’administration est fortement  impliquée dans toutes les activités de la mine de Morila SA, car l’administration est ici dans le cadre de l’appui conseil et du contrôle de la légalité. « Il y a 4 villages qui sont affectés par l’activité minière : Morila, Domba, Sanso et Fingola. Dans toutes ces localités, il y a des Comités locaux de développement (CLD) et des fonds à gérer sous l’œil vigilant de l’administration », a-t-elle dit.  Par rapport au recrutement, selon Madame, le chef d’Arrondissement de Sanso, la mine recrute à plus 100% dans la communauté concernant la main d’œuvre non qualifiée, mais le recrutement de la main d’œuvre qualifiée concerne tous les Maliens dont la communauté est privilégiée en cas de compétence égale.

Moussa Dagnoko

Source : Le Républicain

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