Rencontre Assimi-Macron : Après le clash entre Paris et Bamako, place à la diplomatie

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Après le clash, les deux capitales donnent finalement la chance  à la diplomatie pour apaiser la tension. Si rien n’a filtré de l’objet de cette visite,  tout laisse à croire que les deux Présidents pourraient accorder leur violon sur la question du groupe paramilitaire Wagner et  la date des futures élections.

Le Colonel Assimi Goïta et son homologue Français se sont plusieurs fois entretenus  au téléphone sans pourtant se rencontrer physiquement. Finalement, les deux chefs d’Etat dont tout oppose aujourd’hui se rencontreront à Bamako le lundi 20 décembre prochain.  Et au menu de la visite  du chef d’Etat de l’ex-puissance coloniale  au Mali,   la clarification de Bamako sur le dossier d’une éventuelle collaboration que l’occident prête aux autorités malienne avec  le groupe paramilitaire russe Wagner.

La tension entre  l’Elysée et le Palais de Koulouba est montée d’un cran  suite à la publication d’un article de Reuters annonçant des pourparlers entre Bamako et le groupe de sécurité privée Wagner pour assurer la sécurité des officiels Maliens et la formation des militaires FAMa. Inconcevable pour Paris qui a multiplié les sorties médiatiques interposées  à travers  le Ministre des affaires étrangères, Jean Ivre Le Drian, et son homologue des armées, Florence Parly.  Ces deux ministres Français ont  affirmé  l’opposition de l’armée française de  travailler sur le même terrain avec un groupe militaire dont ils accusent d’avoir perpétré des  exactions contre les populations civiles en Centrafrique.

Outre les membres du gouvernement français, le Président Macron a pris la parole pour mettre en garde Bamako  face à son rapprochement avec les Russes et en qualifiant les propos du Premier ministre Malien devant les Nations-Unies de ‘’ honteux’’ et en mettant en cause la crédibilité du gouvernement de la transition qui, selon lui, est le fruit de deux coups d’Etat. Le Chef du gouvernement de la transition  avait clairement  qualifié la décision unilatérale de la France de mettre fin à la mission de Barkhane “d’abandon en plein vol”.

Bien que les autorités de la transition malienne n’aient jamais reconnu qu’elles ont  signé un accord avec un groupe de sécurité privé, elles continuent d’entretenir de très bonnes relations avec le Kremlin. Depuis la prise du pouvoir par les militaires, la Russie fait partie des pays qui ont le plus soutenu militairement le Mali en terme de fourniture de moyens d’aviation, des armes et des véhicules de combat.

En plus des questions de défense  et de sécurité,  le Président Français pourrait également abordé avec son homologue malien l’organisation des élections présidentielles en février prochain. La France qui va prendre la tête de l’Union européenne  dès janvier  est  dans la même longueur d’onde que les Chefs d’Etats de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest de tenir les élections le 27 février prochain pour mettre fin à la transition  de 18 mois.  Mais, rien ne semble indiquer que  Bamako va fléchir à la demande  Française de rompre avec les  Russes et d’organiser les élections à date.

Ainsi, Bamako pourrait  également rester  campé sur sa position  de décaler la date des élections en évoquant la tenue des assises nationales de la refondation qui devront  statuer  sur le nouveau chronogramme électoral que le  Président Assimi Goïta s’est engagé à fournir au plus tard  fin janvier.

En tout cas, si beaucoup fondent l’espoir que le Président Emmanuel Macron tentera une nouvelle fois  de dissuader de signer un accord avec le groupe paramilitaire Russe sous peine de  s’exposer à des lourdes sanctions internationales,  il n’est pas exclu que les autorités maliennes ne reculeront pas devant leur hôte d’entretenir des relations diplomatiques avec n’importe quel pays du monde.  Même si l’exécutif affirme jusqu’là de n’avoir jamais conclu un accord militaire avec un groupe privé. Et enfin  le Président Assimi Goïta pourrait également réaffirmer son intention d’organiser l’élection présidentielle conformément à la date que les  Maliens auront décidé dans les conclusions des assises nationales de la refondation.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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