Crise au sein du patronat du Mali : Mamadou Sinsy Coulibaly reprend sa place de Président

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Siège du Patronat
Siège du Patronat

C’est par un arrêt rendu le 23 décembre 2021 que la Cour Suprême, la plus haute juridiction au Mali, a entériné définitivement la rétractation de l’ordonnance gracieuse qui a permis à Amadou dit Diadié Sankaré de s’installer dans la grande bâtisse qui fait figure de siège du CNPM. Cette décision de la Cour Suprême qui fait suite à celle de la Commune 4 qui annulait purement et simplement les Assemblées générales, met fin au contentieux qui opposait deux présidents, revendiquant tous la légitimité. Par cette décision de la Cour Suprême, incontestablement Mamadou Sinsy Coulibaly dit Madou Coulou sort victorieux de cette longue procédure qui a duré plus de deux ans et qui a paralysé le secteur privé. Il ne doit  plus y avoir  d’obstacle juridique donc il pourra réinvestir les locaux en attendant l’élection d’un nouveau bureau. En tout cas en lecture profane de la décision de la Cour Suprême, le compteur est mis à zéro, donc l’on retourne à la case départ.

Depuis plus de deux ans le Conseil National du Patronat du Mali, CNPM traverse une crise sans précédent, consécutive à l’élection d’un nouveau bureau, après l’expiration du mandat de l’ancien.  Le secteur privé, poumon de l’économie a été paralysé pendant toute la période de crise, exacerbant ainsi la tension entre les structures faitières composant le patronat et semant un désordre indescriptible dans le monde des affaires au Mali pourtant considéré comme l’un des plus dynamiques de la sous-région et même de l’Afrique. En deux ans le Mali a perdu et son aura et sa suprématie, annihilant tous les efforts consentis pendant des années pour la promotion du secteur privé.

A titre de rappel le contentieux qui oppose deux camps au sein du CNPM, date de 2019 et il est consécutif au renouvellement du bureau, conformément aux statuts du patronat. Le Président sortant, le seul habilité à convoquer le collège électoral pour l’élection d’un nouveau bureau, s’est acquitté de ce devoir et l’élection devrait avoir lieu quelques jours avant la date de l’expiration du mandat. Les ambitions étant légitimes, le Président sortant Mamadou Sinsy Coulibaly étant candidat à sa propre succession, il avait en face en lui un de ses adjoints en la personne d’Amadou dit Diadié Sankaré. Jusque-là les choses se sont déroulées normalement. C’est à quelques heures de l’Assemblée élective que le secrétaire général de la dite structure, en ouvrant les deux enveloppes, contenant les listes à mettre en compétition, pour vérification, s’est rendu compte qu’il a des doublons sur les deux listes, autrement dit que certains ont leurs noms sur la liste de Madou Coulou et sur celle de Diadié Sankaré. Alors le Président Coulibaly, après consultation a décidé de reporter de quelques jours en attendant de clarifier cette situation par voie d’huissier pour éviter tout désagrément le jour du vote. Qu’est-ce que cela coutait à Diadié Sankaré d’accepter ce report s’il est sur d’avoir la majorité, mais c’est un niet catégorique que le camp Diadié à opposer à cette décision du Président sortant. Il est même allé jusqu’à organiser un semblant d’Assemblée générale dans la rue pour mettre en place un bureau. Pour rester légaliste le Président sortant aussi a organisé son Assemblée générale dans les locaux du CNPM pour mettre en place son bureau. C’est ainsi que commença la longue procédure judiciaire qui a duré deux ans, mais dont l’épilogue a été l’annulation des deux bureaux et le retour à la case départ.

Avant d’en arriver à cette longue procédure, les bonnes volontés ont tenté des médiations pour trouver un consensus. Au moins il ya eu trois tentatives de médiation et toutes ont reçu une fin de non-recevoir de la part de Diadié Sankaré, arguant que l’affaire est pendante devant la justice et qu’il préfère s’en tenir à la décision de la justice.

La justice ayant tranché définitivement, le droit étant dit, l’heure doit être à son application. Donc Madou Coulou doit reprendre service en attendant l’élection d’un nouveau bureau.

Youssouf Sissoko

Source : L’ALTERNANCE

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