Le constat à Bamako de la pratique du plus vieux métier du monde est écœurant. Autrefois dominées par des femmes venues des pays de la sous-région, de nos jours, nombreuses sont des jeunes filles et certaines femmes en foyer, maliennes, qui se glissent dans malheureusement dans le secteur. Nous sommes allés à leur rencontre.
A Bamako et à l’instar des autres régions du Mali, la prostitution des jeunes filles maliennes devient de plus en plus une pratique courante.
Ce plus vieux métier du monde est devenu un moyen rapide pour beaucoup de filles maliennes de s’enrichir sans difficulté. Ce métier est majoritairement exercé par non seulement des filles qui ont entre 14 et 25 ans, mais aussi, certaines femmes mariées dans les zones d’orpaillage.
A époque, c’était les femmes étrangères qui animaient le secteur. Elles venaient des pays de la sous-région particulièrement le Nigéria, le Ghana, etc. De nos jours, et très malheureusement, des jeunes filles et certaines femmes en foyer, maliennes, se glissent dans le domaine pour satisfaire leurs caprices.
À Faladié, derrière l’ancien Blonba, les prostituées sont actives à partir de 20heures. Le bord de la route est pris d’assaut par des professionnels de sexe dès 20 heures. Notre curiosité nous a amenés à approcher certaines d’elles, qui n’ont pas hésité à nous dire les raisons pour lesquelles, elles ont embrassé ce vieux métier du monde. Notre interlocutrice, 16 ans révolue, est une mère d’un garçon âgé de plus d’un an.
« Je suis mariée et mère d’un garçon. Je suis à Bamako pour faire la bonne. Ce qu’on me donnait comme salaire ne pouvait pas subvenir à mes besoins. C’est pourquoi, j’ai commencé à faire ça. Et je gagne entre 5000 F à 10000 f chaque nuit », raconte la bonne dame dont nous tairons le nom. Elle nous a précisés ceci : « je donne chaque nuit 1.000 Fcfa à une servante,pour la garde de mon fils. Je n’ai pas de famille à Bamako, car j’ai quitté en 2016 mon village pour être domestique ici à Bamako ».
Devant une jeune mère de 17 ans, un motocycliste s’arrête près de Blonba, endroit de retrouvaille des professionnels de sexe la nuit, en face du bar Koffi à Faladiè. Après un bref échange, elle disparaît avec son premier client pour ne revenir que 45 minutes plus tard. Trente minutes plus tard, sa collègue trouve un client, un piéton cette fois ci.
Cette dernière qui a bien voulu témoigné nous révèle qu’elle ne fait pas ce « travail » par plaisir, mais plutôt par nécessité de faire face à ses difficultés financières et de prendre soin de sa mère ainsi que de son fils d’un an et demi.
Travailleuse de sexe,Rokia, est en enceinte de 7 mois. Elle opère derrière Bollé à Banakabougou. Elle vit en location avec sa petite amie à Kalabanbougou. Elle affirme faire ce travail pour subvenir à ses besoins et à ceux de son copain qui est le père de son futur enfant. «Il sait que j’exerce cette fonction», déclare-t-elle visiblement gênée.
Suivant ses explications, meme ses parents sont au courant de son activité. « Je donne de l’argent et je contribue aux dépenses familiales en achetant du riz ou en payant les factures d’électricité », indique Rokia.
Troisième enfant d’une famille de sept fratries, Ramata ne regrette pas ce qu’elle fait. «Je ne trouverai aucun travail en ce moment qui pourrait me faire gagner plus d’argent. Mais, je ne souhaite pas rester dans ce milieu. Pour cela, j’économise de l’argent pour trouver un fonds de commerce et me retirer définitivement », espère-t-elle.
Orpheline de père et de mère, habitante à Missira, Djenebou pratique ce métier depuis deux ans. « Je suis dans la grande famille et là-bas, c’est chacun pour soi Dieu pour tous. Tous les jours, j’avais des problèmes pour me nourrir et m’habiller. Je partais me promener au railda de Bamako. J’y ai fait la connaissance d’une jeune fille du nom de Satou. C’est grâce à elle que je suis venue à Faladié », se souvient-elle.
Ainsi donc, Djénébou passe parfois la nuit à la gare ou chez certains clients. Elle se plait : «Maintenant, je mange à ma faim et j’ai tout ce que je désire ».
Native de Senou, Aissatou, 16 ans, a intégré ce milieu par plaisir et au hasard. Cette travailleuse du sexe indique qu’elle vit dans des conditions acceptables chez elle. « Même si mes parents n’ont pas beaucoup de moyens, ils assurer l’essentiel. Donc c’est par plaisir je suis dans ça », a-t-elle avoué.
Adama Konaté
Source : Maliweb.net